Pour l’ouverture de la deuxième édition des trophées francophones du cinéma, le film "Des étoiles" de Dyana Gaye a été projeté. Il concourt dans la catégorie long métrage.
L’émigration sur fond d’utopie c’est ce que raconte Dyana Gaye dans son film "Des étoiles".
Entre la désillusion de Sophie, partie du Sénégal pour aller rejoindre son mari Abdoulaye à Turin, celle de ce dernier, qui a rallié les USA pour cherche plus d’argent et la découverte par Thierno de la terre de ses aïeux, Dyana Gaye propose un véritable film chorale, à trois voix. Les événements se déroulent ainsi entre Turin, New-York et Dakar.
Sophie est parachutée dans un monde qu’elle ne connaît pas, au milieu de femmes qui tiennent un salon de coiffure mais qui n’hésitent pas à se prostituer. Son éducation ne lui permet pas certaines choses et elle s’accroche à l’idée que son mari va rentrer en Italie. Elle refuse de fumer ou de boire de l’alcool pour ressembler aux femmes qui l’ont accueillie. Sophie sera par la suite recueillie dans un centre social italien.
Abdoulaye, son mari, erre dans les rues de New-York avec un de ses cousins véreux à la recherche de boulot. Il sera sans domicile fixe certains soirs et fait face aux rigueurs de l’hiver.
Thierno, la troisième voix de ce film, est à Dakar parce que son père vient de mourir. Il découvre non seulement la terre de ses ancêtres mais également son frère et sa sœur qui sont de la deuxième épouse de son pater. Thierno visite l’île de Gorée tel un étranger. Il est à la quête du savoir et veut connaître l’histoire de ces esclaves noirs qui ont quitté ce quai il y a longtemps.
Chacun de ses trois personnages, de cette mosaïque, est à la recherche d’une chose qu’elle ne trouvera pas forcément, mais saura s’adapter et tenter de tirer son épingle du jeu. Ainsi pourrait-on résumer le premier long métrage de la Franco sénégalaise Dyana Gaye.
Le film a été projeté mardi soir, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des trophées francophones du cinéma, à l’institut français Léopold Sédar Senghor. A tout Seigneur, tout honneur, le Sénégal, qui accueille pour la deuxième année consécutive cette organisation, a eu l’honneur de voir un de ses films en compétition marquer le début de l’évènement.
Et c’est le long métrage qui a reçu jusque-là le plus de nominations de la part du jury. Les Sénégalais peuvent donc espérer garder le plus prestigieux prix de ces rencontres cinématographiques. Car, pour la première édition, c’est Moussa Touré grâce à son film "La pirogue" qui avait eu cet honneur. Le Sénégal pourrait rempiler avec Dyana. Surtout que "Des étoiles" a eu le prix France cultures lors du dernier festival de Cannes.
À quelques semaines du 15e sommet de la Francophonie prévu à Dakar, au mois de novembre prochain, les jeunes de l’espace francophone ont profité de la tenue d’un forum international pour se pencher sur les grands axes de leur plan d’action 2015-2025 et bâtir des stratégies plus dynamiques.
Une rencontre qui n’est pas de trop avec des discours stériles ! C’est le cachet que le comité scientifique du 15e sommet a tenu à octroyer au forum international des jeunes francophones, qui s’est ouvert hier à Dakar, avec pour thème "l’avenir en face". En dehors de la littérature, des discours fleuves qui ont rythmé une partie de la rencontre, l’allocution du ministre de la Jeunesse a produit des effets chez ces jeunes qui ont apprécié son approche novatrice.
Pour le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la construction citoyenne, il n’est plus question de se voiler la face en cette ère où le chômage, le mal le plus pernicieux du siècle, est en train de gagner de l’espace.
Mais, dira-t-il, "Il faut souligner qu’il est lié à un problème de qualification. Le chômage, c’est le fléau des années 2015-2016. Vous ne devez rien attendre des gouvernants. Les jeunes représentent la grande majorité de la population des pays de l’espace francophone. Compte tenu de leur poids démographique, ils constituent un baromètre pertinent de la réalité sociale et des changements des sociétés contemporaines."
Un argument qui a pesé pour les participants à cette rencontre internationale qui ont cherché à réfléchir, à travers le concept de francophonie des peuples, sur une série de réponses pour affronter l’avenir avec plus d’audace et de sérénité. Pour le ministre, cet espace "doit viser la production d’ébauches de solutions aux multiples questions que constituent, entre autres, la crise de l’emploi, la perte des valeurs, nos rapports avec l’argent public. Il est inadmissible que l’on continue à croire que le bien public n’est pas sacré."
Une invite cadrant avec les objectifs de cette rencontre internationale qui vise à créer un espace de dialogue et de concertation entre eux, mais aussi entre les décideurs et experts. Pour rendre visible la contribution des jeunes aux thématiques du 15ème sommet de la Francophonie.
''IL EST IMPORTANT D’INTERNATIONALISER LA DIMENSION SYMBOLIQUE DE TOMBOUCTOU''
Après le Festival de Cannes, le long-métrage « Timbuktu » du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako est en compétition officielle au 29ème Festival international du film francophone (Fiff) de Namur (Belgique). Le film se déroule dans la petite ville d’Aguelhok. Dans cette localité, les populations en- durent, impuissantes, le régime de terreur des « djihadistes » qui ont pris en otage leur foi. Les libertés sont confisquées. Dans l’entretien qui suit, Abderrahmane Sissako évoque l’esprit de ce long-métrage. Pour le réalisateur, il est important d’internationaliser la dimension symbolique de Tombouctou.
Comment est née l’idée de ce film sur Tombouctou ?
Il y a eu un élément déclencheur qui est la lapidation d’un couple au Nord-Mali par les « djihadistes » qui venaient de prendre quelques villes dans cette partie du pays. Ils ont commencé par instaurer leur vision de l’Islam, du monde.
Je dirai que l’indifférence des médias par rapport à cette situation m’a poussé à faire ce film. Cette histoire n’a pas été suffisamment relatée. Les médias étaient plus intéressés par la sortie de l’Iphone 4 qui sortait le même jour.
Lorsque le Nord du Mali a été pris par ces étrangers (Aqmi et les autres succursales...), cela a été un choc pour nous qui sommes du Sahel. Et lorsqu’on est cinéaste venant de cette partie de l’Afrique, on est à même de comprendre certaines choses. Et quand on a la possibilité de faire un film, on ne peut pas rester indifférent, surtout lorsqu’on a la possibilité de faire quelque chose. »
Parlant de possibilité, dans quelles conditions avez-vous tourné « Timbuktu » ?
Lorsque j’ai eu envie de faire ce film, les aides sont venues. Et comme je travaille souvent avec la chaîne Arte sur d’autres sujets, elle a suivi. Moi-même, je suis coproducteur avec ma société de production. Ensuite, nous avons monté ce film.
Sur le terrain, comment les choses se sont-elles passées ?
J’avais d’abord pensé le film pendant l’occupation de Tombouctou. Entretemps, il y a eu la libération. J’ai pu aller sur place pour des repérages avec mon premier assistant, le Sénégalais Demba Dièye. Nous étions prêts à tourner mais, malheureusement, il y a eu un attentat-suicide un mois avant le tournage. C’est pourquoi je me suis replié très vite avec un plan B à Walata, en Mauritanie.
Avec l’aide de l’Etat mauritanien, nous avons eu un soutien très fort du pays, aussi bien sur le plan logistique, financier et sécuritaire. Cet aspect est très important, parce que tourner à Walata est très difficile, surtout lorsqu’on a une équipe étrangère.
C’est difficile, psychologiquement, pour les gens. Donc, l’équipe avait besoin d’être rassurée. Même si c’est important de le souligner, la Mauritanie avait fait un travail de sécurisation de son territoire.
Pour en revenir au titre du film, pourquoi « Timbuktu » et nom Tombouctou ?
C’est un choix délibéré dans le sens où, pour moi, Tombouctou ramenait une histoire franco-africaine. Il y avait cette dimension. Il faut savoir que Tombouctou est connue dans le monde entier comme une ville mythique. Donc, c’est un lieu, un symbole. Ce qui est important pour moi, c’est de parler de ce symbole-là et de l’internationaliser, parce que le premier préjudice subi lorsque la ville est tombée, c’est l’Islam qui a été pris en otage.
Tombouctou, avec ces deux mosquées (Djingareyber et Sankoré), a véhiculé toutes les valeurs qui sont les piliers de toute religion et de l’Islam : la compassion, le pardon, l’amour de son prochain, la tolérance, le respect de l’autre, qu’il soit de ma religion ou pas, etc.
Ce sont ces valeurs qui ont été prises en otage. C’est cela dont on n’a pas souvent parlé. On a fait l’amalgame de montrer une image fausse de l’Islam.
Il fallait donner une autre image de l’Islam...
Tout à fait ! J’attire votre attention sur le personnage de l’imam dans le film. Il est le symbole de l’Islam comme nous l’avons vécu : on nous a éduqués dans la paix, la tolérance, l’échange, la compréhension de l’autre. Ce sont ces gens qui ont un problème avec l’Islam qui en ont donné une mauvaise image.
Restons au Nord-Mali avec cette actualité marquée par la résurgence de l’activité des « djihadistes ». Quel est votre message au-delà du film ?
Le message, il est clair pour moi : l’Islam n’est pas tel qu’on voudrait le présenter. On ne parle pas souvent des premières victimes de ces événements, ceux-là qui sont sur place. Il ne faut pas continuer à ne parler d’otages que quand ils sont Européens ou Occidentaux.
Quel est le sens de votre présence ici à Namur après le festival de Cannes où « Timbuktu » a été présenté ?
C’est le film qui voyage beaucoup, notamment dans des grands festivals. Celui de Namur en est un, avec un public important. Être ici, c’est important pour moi. Au-delà de la Francophonie, c’est un lieu de rencontre du cinéma.
Parlant de cinéma francophone, sous quels traits peut-il devenir à la fois solidaire, créatif et innovant?
Pour cela, il faut que dans nos pays respectifs, en Afrique d’abord, nous ayons véritablement une politique culturelle, d’aide au cinéma. Il est important qu’un jeune puisse être formé. Pour être solidaire, il ne faut pas tout attendre des pays du Nord. Il faut essayer de se suffire à soi-même en impulsant cette dynamique .
Quels sont les projets cinématographiques d’Abderrahmane Sissako ?
J’ai un projet de film que je suis en train d’écrire, sur la Chine et l’Afrique.
''NOUS AVONS DONNÉ UNE CONSCIENCE À LA FRANCOPHONIE''
Lors de la cérémonie de clôture du 3e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant en commun l’usage du français, l’ancien chef d’Etat sénégalais, Abdou Diouf, soulignait «la minutie avec laquelle nous avons examiné tous les points inscrits à l’ordre du jour du sommet et surtout la lucidité et le courage qui ont marqué les conclusions et décisions de la conférence».
Pour le Président Diouf, cette conférence fut le résultat d’une maturité et d’un réalisme qui honorent le mouvement francophone. Il affirmait à cet effet, «la Francophonie, qui avait du muscle et un cœur, commence à avoir une conscience».
Cette conscience, M. Diouf avait invité le comité international du suivi à l’entretenir, le consolider et l’amplifier par la mise en œuvre diligente des décisions prises. «J’y veillerai personnellement», avait-il ajouté.
L’ancien Président sénégalais, aujourd’hui secrétaire général de la Francophonie, n’avait pas manqué de rendre hommage à son prédécesseur. A la lecture des résultats obtenus et surtout de la déclaration de Dakar, il affirmait : «L’histoire donne encore raison au Président Senghor qui disait, il y a 20 ans, à Kinshasa, le 24 janvier 1969, que «la Francophonie affirme la volonté pacifique des peuples qui veulent être présents au rendez-vous du donner et du recevoir pour assumer, avec tous les autres, la responsabilité du progrès humain».»
Puis, le Président Diouf de poursuivre : «Comme l’a laissé entendre le Président Houphouët Boigny (Ndlr, ancien chef d’Etat ivoirien), ce progrès suppose la fin de la dégradation continue de la situation économique des pays du Sud, du fait de l’iniquité des échanges internationaux. Au Sénégal, nous l’avons toujours compris comme la marche vers le mieux- être, c’est-à-dire vers cet état que confère le bien-être dans la liberté...»
Il n’avait également pas manqué de se réjouir de ce que, pour la première fois, les chefs d’Etat des pays francophones aient adopté une résolution sur les droits fondamentaux de la personne.
Il faut rappeler que ce 3 sommet de Dakar avait permis d’adopter six résolutions relatives à la création d’un fonds de solidarité, à la reconduction du fonds de solidarité en faveur du Tchad, au centre de recherches et d’études de langues : village du Bénin à Lomé ; à l’adoption des rapports du volet coopération à l’Angola et à la tenue d’un sommet mondial de l’enfance.
''SENGHOR A ÉTÉ LE JARDINIER DE LA NÉGRITUDE ET DE LA FRANCOPHONIE''
Quelle est aujourd’hui la place de Senghor dans la Francophonie ?
La place de Senghor dans la Francophonie reste centrale, à la fois objective et émotionnelle. Il en a été parmi les pères fondateurs les plus persuasifs, les plus décisifs, les plus têtus, les plus raffinés. Senghor restera longtemps à cette place au cœur de la Francophonie. Du moins, c’est son nom et sa marque qui ressortiront le plus.
Quelle a été la spécificité de la Francophonie «senghorienne» ?
Le magistère de la langue française, incontestablement ! Il a toujours placé la langue française bien haute. Autre déterminant chez Senghor : comme avec le concept de la Négritude, il a théorisé la Francophonie en lui faisant enjamber la seule langue française et en l’invitant au métissage culturel, là où résident sa fortune et son avenir. C’est alors qu’il a placé les pays du Sud au devant du combat, pour signifier combien la Francophonie devra son salut à l’Afrique francophone.
Avez-vous souvenance d’une anecdote sur Senghor au sujet du 3e sommet de la Francophonie tenu à Dakar en 1989 ?
Hélas, non. Ce que je sais par contre, c’est qu’il avait déjà quitté le pouvoir à cette époque et que sa participation à ce fameux sommet de Dakar n’avait pas été facile pour lui.
Senghor a été un pionnier de la Négritude. Il n’est pas l’inventeur du mot Francophonie encore moins du concept. Pourquoi alors est-il considéré aujourd’hui comme l’un des pères de la Francophonie ?
Aurait-on besoin de créer, d’in- venter un concept pour seulement le défendre ensuite ? Senghor n’a inventé ni la Négritude ni la Francophonie mais il a été le jardinier de ces deux concepts, leur plus crédible, plus solide défenseur. La preuve : c’est Césaire qui a inventé la Négritude mais le terme fait toujours référence à Senghor.
A-t-il été comme l’affirment certains un théoricien de la Francophonie ? Comment ?
J’ai déjà répondu à cette question. Senghor et la Francophonie, pour toujours, ne feront qu’un. Son œuvre littéraire et politique en atteste. Son engagement le prouve. Sa religion a été la Négritude et la Francophonie. Le prochain sommet de Dakar en novembre 2014 ne fera que confirmer cette vérité et répéter ce qui a été moult fois répété du haut de toutes les tribunes internationales.
La question est plutôt de savoir comment honorer Senghor autrement que ce qui a été déjà fait à chaque fois de par le monde. Les discours et les colloques se succèdent et se ressemblent.
Peut-être qu’il faudra s’arrêter à cette double constante : rester digne de son héritage. Se référer à cet héritage à chaque fois que nous nous retrouvons dans l’impasse face à l’éthique politique, l’improvisation et la désorganisation, la paresse et le parasitage, la misère de l’esprit, l’humiliation de la pensée.
Dès 2002, la Chaire Senghor de la Francophonie de Lyon avait souhaité, avec l’aval et le soutien de l’Oif, mettre en place progressivement au moins une Chaire Senghor par pays membre de la Francophonie. Où en est ce projet à la veille du prochain sommet de Dakar ?
Je n’ai aucune idée du suivi opérationnel de cette noble initiative. Avec le temps, cela se fera tout seul, au regard de ce que représente Senghor pour le monde universitaire, celui de l’esprit tout court. Tant mieux si l’Oif s’en mêle. Cela ne fera que la grandir.
On parlera de Dakar 2014 sous Macky Sall, comme Dakar 1989 sous Abdou Diouf. Le Sénégal a été le premier pays africain qui a accueilli la Francophonie, après Paris et Québec. Le Quotidien revient sur ce passé de 89, encore très présent.
«Le XVe Sommet de la Franco- phonie aura lieu les 29 et 30 novembre 2014 dans la capitale sénégalaise avec pour thème : «Femmes et jeunes en Francophonie : Vecteurs de Paix, Acteurs de Développement.» Un vibrant hommage sera rendu à Abdou Diouf qui passera le relais. Le président hôte, SEM Macky Sall compte faire de Dakar 2014, un événement marquant et un tournant décisif.»
C’est la petite introduction de ce que les organisateurs de la Francophonie ont appelé dans une de leurs rubriques : «Retour à Dakar.» Mais justement c’est parce que la capitale sénégalaise n’est pas à son premier sommet de la Francophonie. C’est le même Abdou Diouf qui accueillait le monde de cette organisation ayant en partage la langue française, il y a 25 ans (du 24 au 26 mai 1989).
Dakar fait donc partie des rares pays à doublement recevoir le sommet de l’Oif. Et c’est sans doute une marque de confiance et de respect pour son statut de pays démocratique, mais aussi de culture francophone bien incarnée jadis par le Président-poète, Léopold Sédar Senghor, puis par son successeur qui dirige l’Oif depuis 2002.
Le 15ème sommet a cette particularité de devoir choisir un nouveau secrétaire général. Et c’est certainement le couronnement pour le sortant qui doit quitter et dans son propre pays. C’est aussi tout un monde francophone qui va raccompagner Diouf jusque chez lui.
Quel honneur rendu à un illustre fils de l’homme politique et culturel, Léopold Sédar Senghor ! Mais quel intérêt pour l’organisation culturelle et politique qui se voudrait aussi, au sortir de ce sommet, économique. Nombre des candidats à la succession de Diouf comme le Mauricien de l’Estrac ou encore de Burundais Pierre Buyoya en ont fait leur programme.
Le Président Diouf disait dans Le Soleil, que la France avait «créé l’événement en annonçant l’importante décision» d’annuler la dette publique contractée par 35 pays africains.
L’ancien Président sénégalais était à l’époque, convaincu que «la Francophonie n’a pas d’avenir sans l’Afrique, ni l’Afrique sans l’aide internationale». Quelle sera alors la surprise de Dakar 2014 avec François Hollande ?
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Au-delà du fait que vous êtes de Kaolack, pourquoi avoir choisi cette ville pour lancer votre album "encyclopédie"?
Naturellement nous sommes des Kaolackois, alors nous menons un combat de "Dédakarisation". D’habitude tous les grands artistes, quand ils sortent leurs albums, ils font le lancement, la sortie nationale à Dakar, dans la capitale. Nous nous sommes dit que le Sénégal ne se limite pas à Dakar, ce que nous avons toujours réclamé. Donc naturellement pour prouver cela, nous avons choisi de le faire à Kaolack, qui est notre ville d’origine, de naissance. Et nous comptons retourner vers les Kaolackois pour qu’ils nous fassent le feed-back de l’album.
Presque tous les ténors, du hip hop ont un label et montent des projets pour les groupes issus de leur quartier ou ville, qu’est-ce que Keur-Gui a fait dans ce sens ?
Keur Gui a monté le label "penkum side", qui date de longtemps, mais c’était juste un projet qui n’était pas encore formel, maintenant le projet est devenu formel depuis trois ans. C’est ce label qui a produit l’album Encyclopédie et va produire les undergrounds de Kaolack, comme "mahalahi" et "repeteul ghetto", dont les albums vont bientôt sortir au plus tard en décembre. Ce label va aussi produire un jeune de Dakar, "général Diez", qui est notre frère. En fin 2014, début 2015, le label "penkum side " va produire trois albums et monter des festivals.
Être y en a marriste a apporté quoi de plus, aujourd’hui, à votre carrière d’artiste ?
Avant Y en a marre, nous étions connus que par les rappeurs et peut être par les mélomanes de la musique en général. Mais après l’évènement de Y en a marre, il y a eu un autre public qui s’intéresse à nous. C’est le cas des personnes du troisième âge, qui n’écoutaient pas de la musique. Alors nous avons eu l’intelligence de capitaliser cela, dans l’album "encyclopédie". C’est ce qui nous a inspiré à faire un double tome, dont "opinion publique" et "règlements de compte". "Opinion publique" qui traite des sujets politiques, économiques et sociaux, avec aussi des sons audibles, accessibles comme le single "diogoufi". Et dans "règlements de compte" pour capitaliser le public déjà acquis, c’est-à-dire le public de "Keur Gui".
C’est à l’Alliance franco-sénégalaise que le groupe de rap "Keur Gui" a lancé avant-hier son nouvel album "encyclopédie" composé de 26 titres, en deux tomes, "opinion publique" et "règlement de comptes". Le public kaolackois a massivement répondu à l’appel.
Le groupe "Keur Gui" a absolument tenu promesse en proposant un spectacle inédit dans la capitale arachidière.
C’est avec des titres, tirés des 26 que contient l’album "encyclopédie", que les deux natifs de Kaolack ont assuré le spectacle. C’est à 5h02 mn que "Keur Gui" est monté sur scène en débutant ses œuvres avec "discours préliminaires", suivis de "dadj deup". Deux sons que la jeunesse kaolackoise a accueillis avec furie. Ces deux contestataires, Thiat et Kilifeu, connus dans un esprit de hardcord, ont enchainé avec des nouveautés, sur scène dont "tane sa kasso", "goor tigui", "know us", "degg dadj", entre autres.
Pour les fans, il n’était pas question de se faire raconter ce moment de communion intense. Très attachés à ce groupe mythique, ces derniers sont restés debout durant tout le spectacle. Dès 01 h du matin, les jeunes avait déjà envahi l’espace plein air réservé au spectacle. C’est par des cris et des applaudissements qu’ils ont accueilli leurs stars du jour. Ces derniers ont passé en revue les maux qui gangrènent la société. "Les routes défectueuses, les conditions difficiles des détenus, la vie chère, le désencombrement des marchands ambulants, l’usage de drogue, l’incompétence du gouvernement, la transhumance", etc.
Parmi les propos de contestation sur la gestion du régime actuel, Keur Gui dénonce "une lenteur des promesses électorales du chef de l’Etat". Egalement, ils s’interrogent, "président disnous quand est-ce que tu vas réaliser tes promesses, président donne-nous ce que tu nous dois". Non sans évoquer le règne de "la dynastie Faye-Sall après avoir vécu la monarchie sous le régime précèdent". Venus en masse, le public a chanté le morceau "diogoufi", en chœur avec ses idoles. Thiat et Kilifeu ont tenu leurs fans en haleine pendant plus d’une heure, sans relâche sous une ambiance forte. Le spectacle, initialement prévu à 22h,
a démarré avec un retard de quatre heures à cause de la pluie qui s’est abattue dans le Saloum, vers 19h. Ce sont les plus célèbres groupes de rap de Kaolack, des invités venant de Diourbel et Dakar qui ont assuré la première partie. Parmi les invités, général Diez venu de Dakar a montré son talent, à travers des mélodies rimées, dans un hardcord pur et dur.
L’OIF POUR UN CINÉMA FRANCOPHONE SOLIDAIRE, CRÉATIF ET INNOVANT
L’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) est présente au 29ème Festival international du film francophone (Fiff) de Namur (Belgique). Elle est aux côtés des professionnels du Sud, pour un cinéma francophone solidaire, créatif et innovant.
. La Maison de la culture de la Province de Namur a accueilli, lundi, le gala de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) qui accompagne le Festival international du film francophone de Namur (Fiff). A l’occasion, c’est Mme Youma Fall, directrice de la Diversité et du Développement culturels qui a représenté le Secrétaire général de l’Oif, le président Abdou Diouf.
« Depuis 29 ans, une équipe dévouée, professionnelle, porte haut les couleurs d’une Francophonie solidaire, créative et innovante à travers le festival de Namur », s’est félicitée Mme Y. Fall.
Elle a magnifié « un partenariat vieux de 29 ans » et exprimé « toute la fierté que procure ce compagnonnage, ces liens de coopération tissés au fil des années entre l’Oif et le Fiff de Namur ».
La directrice de la Diversité et du Développement culturels a souligné que pour l’organisation francophone, le festival de Namur est « un laboratoire privilégié du dialogue des cultures, un cadre de confrontation fructueuse entre les production du Nord et du Sud, un espace de publicisation du cinéma francophone du Sud ».
Elle a assuré que « l’Oif sera toujours présente à Namur, et encore plus présente aux côtés des professionnels du Sud, pour un cinéma francophone performant et acteur d’une économie créative émergente ».
Mme Youma Fall a salué une « abondance de la présence dans l’actualité de la créativité du Sud dans le Nord, ce qui contribue à la création d’une notoriété pour ce cinéma encore fragile .
Au regard de la représentante du Secrétaire général de l’Oif, « Namur est un événement culturel fondateur et le Francophonie est heureuse que son soutien ait pu contribuer à assurer une présence de professionnels francophones du Sud et mettre en lumière leur création ».
S’y ajoute, a poursuivi Mme Youma Fall, « organiser le Forum qui permet de mettre en synergie la créativité et les moyens et outils du Nord et du Sud par les coproductions qu’il suscite ». Le Forum de Namur célèbre, cette année, son onzième anniversaire.
A ce niveau, la directrice de la Diversité culturelle a souligné la complémentarité entre le Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud et le Forum francophone de la production. Complémentarité qui, selon Mme Y. Fall, au-delà du Fonds francophone et du Forum, existe entre les deux institutions.
En effet, a-t-elle remarqué, pour le Festival de Namur, la diversité culturelle qui constitue une des raisons d’être de la Francophonie, loin d’être un slogan abstrait, est une réalité palpable.
Elle en veut pour preuve la sélection de cette édition 2014 : 6 films soutenus par le Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud sont en compétition, 2 projets de longs-métrages relevant de la zone francophone du Sud seront accompagnés dans le cadre de l’Atelier de Namur.