Acteur, comédien, humoriste, caméraman. Voila les différents métiers de Mohamed Diallo alias Kouassi. Plus connu sous le nom de Lakhloukh, du fait de son rôle dans l’émission "Kouthia show", Kouassi de son nom d’artiste est revenu de long en large dans cet entretien qu’il nous a accordé sur sa jeune carrière. Audacieux, il se considère comme le "Lionel Messi des comédiens". Lakhloukh parle aussi de son brillant parcours, de sa collaboration avec Kouthia, mais surtout de sa situation à la Tfm qu’il est une pour lui tragédie. Flash-back sur l'itinéraire de cet artiste malien qui se dit Sénégalais.
Voulez-vous vous présentez à nos lecteurs
Je m’appelle Mohamed Diallo alias Kouassi. Je suis un artiste-comédien malien et célibataire sans enfants, j’ai quitté le Mali après le Coup d’Etat de mars 1991. Je suis allé en Côte d’Ivoire pour apprendre la comédie. Car, pour être un bon humoriste, il ne faut pas rester chez soi, il faut aller voir ailleurs.
Pourquoi le choix de la Côte d’Ivoire ?
Sur le plan de l'humour, les Ivoiriens sont les premiers en Afrique de l’Ouest. Je suis parti au pays des Baoulés dès mon jeune âge et j’ai travaillé avec de grands humoristes ivoiriens. Au bout de dix ans, je me suis forgé et j’ai une grande maison et une plantation de cacao et de café. J’ai participé à une émission "One man show" où j’ai partagé la scène avec Adama Dahico (un célèbre humoriste ivoirien). Par la suite, je suis parti au Burkina Faso. Après 8 mois, je suis revenu au Mali pour aller ensuite en Guinée Conakry afin d’apprendre la langue guinéenne. Parce qu’un humoriste doit maîtriser plusieurs langues. Par exemple, quand je joue Ébola dans "Kouthia show", les gens pensent que je suis un Guinéen, alors que je ne le suis pas. Quand je joue un rôle de "Ñakk" (terme wolof pour désigner les étrangers), ils pensent que j’en suis un. Peu de temps après, je suis allé au Cameroun où j’ai rejoint Jean Michel Kakan (l’un des plus célèbres humoristes camerounais et africains). J’ai eu de bons rapports avec Tapson (l’imitateur de Jean Michel Kakan). On a travaillé ensemble. J’ai fait aussi des scènes de théâtre au Congo et au Gabon. Durant mes prestations, j’ai été découvert par une Hollandaise qui était d’ailleurs ma copine. Elle m’a amené à Amsterdam pour travailler avec elle dans sa maison de production. Elle m’a conseillé d’apprendre à filmer, à faire des montages. J’en profite pour dire aux comédiens sénégalais de sortir d’aller en Afrique pour voir ce qui s’y fait.
Donc, vous avez beaucoup bourlinguer...
Oui, car de la Hollande, je suis parti au Canada pour renforcer mes capacités dans la prise d’images. Après un long moment, je suis retourné définitivement au pays dans les années 2000 où j’ai intégré la télévision nationale, l’Ortm. J’animais une émission "Eclat de rires", tous les dimanche et lundi. Après le premier numéro, le directeur de la télévision m’a appelé pour me proposer un contrat. J’imitais toutes sortes de personnalités en me déguisant. C’est en ce moment que j’ai décidé de rester au Mali pour travailler pour mon pays. Je suis parti en Gambie pour apprendre la langue mandingue. C’est pourquoi dans "Kouthia show", je parle le mandingue, le bamiléké et d’autres dialectes.
En 2005, des Arabes m’ont découvert sur la chaîne malienne. Je les imitais durant mes émissions, car je parle la langue arabe très bien. Un de mes amis arabes m’a amené au Qatar, après je suis parti au Bahreïn, au Koweït et à Dubaï. Chacun me réclamait, car je les faisais rire. Dans leur tradition, quand ils baptisent leur enfant, il n’y a pas de musique, c’est un comédien qui vient jouer et on le paye après. Je profite de cette occasion pour dire que les directeurs des chaînes africaines ne respectent pas les artistes. Au Qatar j’ai travaillé dans les plus grandes chaînes, je n’étais pas un simple figurant, j’étais leur collaborateur. J’ai fait un an au Qatar, les gars de Dubaï, Bahreïn, Koweït m’appelaient pour des contrats de six mois ou de trois mois. Grâce au salaire qu’ils me payaient, je faisais vivre mes parents. J’aime voyager, mais pas en Europe, car je ne serai plus une star. J’avais la possibilité de m’installer en Hollande, mais je ne voulais pas rester là-bas, parce qu’un humoriste africain se perd vite en Europe.
Comment s’est déroulée votre arrivée au Sénégal ?
Un jour, j’ai réfléchi et j’ai fait le choix de venir au Sénégal. Je ne connaissais personne, mais j’ai trouvé qu’il avait de bons cameramen et d’excellents monteurs. J’ai une grande plantation en Côte d’Ivoire, alors j’ai décidé de travailler pour avoir une maison de production. J’ai vu aux EtatsUnis des films qui sont tournés dans une maison. A mon tour, je vais voir comment produire un film dans ma plantation. Arrivé au Sénégal, j’ai appris la caméra. J’ai travaillé à Africa 7, à la Rdv et à la Rts comme free-lance. Dans l’émission "Galaxie Sports", j’ai été le premier à leur donner des images. Je suis fier de dire cela, car j’ai des témoins. Chaque semaine, je leur donnait 80 à 90% des images. Certains m’ont proposé des contrats, mais j'ai préféré approfondir mes connaissances derrière l’objectif. J’ai fait la connaissance d’un agent de la Fifa qui m’a amené partout dans le monde pour filmer des matches de football.
Et Kouthia, comment l’avez-vous rencontré ?
Au Sénégal, les gens pensent que je suis un cameraman, alors que je suis un comédien. Kouthia est le seul humoriste au Sénégal qui m'a convaincu et me fait rire. Je le suivais depuis longtemps. Je l’ai appelé pour lui soumettre un projet qui est de travailler pour l’Afrique. Mais comme il n’aime pas voyager, il m’a suggéré de travailler avec lui. Entre temps, j’ai connu Leuz (réalisateur de "Dinama Nex") qui m’a proposé un rôle de "Ñakk" dans la série. Comme j’ai ma façon de jouer, lors d’une scène, j’ai mis la banane dans ma chaussure et ça a marché. Le gars qui a produit la série "The Choice" a fait aussi appel à moi. J’adore ce que je fais. Un jour, j’appelle Kouthia au téléphone qui m’a demandé d’intégrer son émission. C’était le 31 décembre 2013.
Comment faites-vous pour travailler certaines scènes, notamment durant le Ramadan ?
On n’a jamais répété, car entre lui en moi, le courant passe bien. Il m’inspire énormément, c’est mon idole ici. Nous sommes complémentaires. Durant le mois de Ramadan, Kouthia me demande de réfléchir sur des scènes pour mieux satisfaire nos téléspectateurs. Je ne suis pas un "boudiouman" de comédien, je suis un grand et partout où je passe, je confirme. Kouthia m’a demandé d’être un "Guéweul naar" (griot maure), Lakhloukh, un nom que nous avons créé, qui va chanter les louanges d’Aboubilal. Lakhloukh est le griot du père d’Ashaloulakh.
Pourquoi acceptez-vous à chaque fois de jouer le rôle du clown dans "Kouthia show" ?
Je suis un artiste polyvalent. Je peux jouer n’importe quel rôle. Quand j’ai joué le rôle du Guinéen qui avait attrapé le virus hémorragique Ébola, des artistes européens m’ont critiqué. Ils m’ont dit ce que je joue va me coûter cher. Il n'y a aucun pays en Afrique où des artistes vont accepter de jouer le rôle d’Ébola. Par exemple, Lionel Messi (football argentin évoluant au Fc Barcelone), partout où tu l’amènes il va jouer. Moi, je suis le Lionel Messi des comédiens, partout où on m’amène et sur n’importe quelle scène, je vais jouer.
Quelle est votre situation à la Télé futurs médias ?
A la Tfm, il n’y a que Kouthia avec qui j’ai de relations. C’est lui seul. Depuis décembre 2013, je n’ai reçu aucun franc de la Tfm, pas un rond. Pire, personne ne me dit bonjour. Je n’ai pas de contrat là-bas. Je travaille comme ça parce que j’aime mon métier. Je suis désolé de le dire, mais je regrette mon passage à la Tfm. Avec toutes les grandes chaînes avec lesquelles j’ai eu à collaborer, la Tfm est celle où j’ai eu le moins de considération. Pire, lors de l’anniversaire du Groupe futurs médias au King Fahd Palace et au Cices, je n’ai pas été payé, car la soirée était payante. Pourtant, les autres ont été payés. Même si c’est Kouthia qui m’a amené, ils doivent au moins me féliciter pour mon travail. Ce sont les Sénégalais qui m’ont accueilli, ce n’est pas la Tfm. Il y a des gens qui m’ont trouvé à la Tfm, ils sont salariés et ils ne sont pas mieux que moi. C’est parce qu’ils savent que je suis un étranger, que je n’ai pas de parents ici. J’en souffre, car je dois à mon bailleur six mois d’arriérés de location. Malgré toutes ces difficultés, je continue à jouer. Même pour manger à la Tfm je n’ai pas de tickets. La maman qui fait le manger, c’est elle qui me donne à manger.
Si c’est Kouthia qui vous a amené là-bas, c’est à lui de plaider votre cause, non ?
Mamadou Diarra, c’est Zidane qui l’a amené à Madrid, pourtant il a eu un contrat. Kouthia m’a amené, mais je fais du bon boulot. Je me sacrifie à la Tfm. J’ai failli mourir quand je suis tombé malade. Le jour de la Tabaski, j’ai passé la journée sans manger de même que la journée de Korité. J’ai honte d’aller chez des gens pour leur demander de me donner à manger. Je préfère rester chez moi. Malgré tout cela, le jour de la Korité je suis allé jouer là-bas à la Tfm parce que je devrais tourner. J’ai pris un "Car rapide" pour l’école Normale, et puis un "Ndiaga Ndiaye" pour les Almadies. C’est grâce à Kouthia que je reste, sinon je serai parti depuis. Le directeur de la Tfm ne m’a jamais approché pour me dire : "Bonjour Kouassi". Quand Kouthia leur demande de me faire un contrat, il s’énerve contre lui. C’est pourquoi l’émission s’est arrêtée depuis une semaine, à cause de ma situation. Ce que je vis, c’est une tragédie. J’ai une famille à nourrir et je compte arrêter à la Tfm. Au moins, s’ils ne me paient pas, qu’ils me considèrent un peu. Surtout que l’émission marche et a des sponsors.
Vous souffrez de votre célébrité alors ?
Les Sénégalais m’ont adopté, ils m’adorent. Mes amis sont les femmes. Elles m’amènent à la plage et elles sont belles et gentilles. Les filles sénégalaises sont mes sœurs, elles sont "jonguées". Je veux avoir une femme sénégalaise, mais il faudra d’abord que j’aie un salaire. Les Sénégalais ne sont pas des hypocrites. Je suis malien, mais les Sénégalais m’aiment plus que mes compatriotes maliens. Les gens appellent Kouthia pour demander de mes nouvelles. Kouthia veut m’aider, mais la Tfm ne lui appartient pas. Avant d’intégrer la télé, j’étais le représentant de la chaîne malienne au Sénégal auprès de l’Ambassade. Ils ont mis un terme à mon contrat, parce que ce n’est pas possible d’allier les deux emplois. Mais je me disais que la Tfm allait me compenser en me payant un salaire. Même si je reçois une offre d’une télé de la place, je prends l’avis de Kouthia avant de m’engager. Il ne faut pas être égoïste, il me conseille tous les jours et je discute avec lui avant de prendre une décision. Notre métier est très noble.
Quels sont vos projets ?
J’ai un projet de "Comédie show" avec Canal plus. Ils m’ont proposé l’émission et j’ai proposé de la faire avec Kouthia. Africable est partant avec nous. J’ai dit à Kouthia que je vais l’amener. C’est mon père, il me rend fort et je l’aime beaucoup.
Dans l’après-midi du jeudi 23 octobre, le chef de l’Etat inaugurait le Centre de Diamniadio où se tiendra, les 29 et 30 novembre, le 15e Sommet de la Francophonie. Le même jour, à la Fondation Konrad Adenauer, heureuse coïncidence dit-on là-bas, la troupe « Totok » mettait en scène l’histoire de cette institution, en lien avec le premier Sommet que le Sénégal accueillit en 1989. La pièce s’intitule «Les Pères de la Francophonie». Elle est signée Daman Cissokho, professeur de Lettres, enseignant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor.
Que se passe-t-il dans le bureau d’un chef d’Etat, que se dit-on, loin des discours officiels et des caméras ? Et si on écoutait aux portes ? Et si…Et si ? Dans la soirée d’hier, il a suffi d’un quart d’heure pour nous projeter près d’un siècle plus tôt, dans le secret d’une conversation entre présidents de la République. Hier, c’est dans une petite salle de la Fondation Konrad Adenauer que se jouait une histoire vieille de plusieurs décennies, et ressuscitée par une poignée de jeunes acteurs-ceux de la troupe Totok en l’occurrence-qui n’étaient pas nés quand ce qui est aujourd’hui La Francophonie n’était alors qu’une idée.
L’histoire, telle qu’ils la racontent, commence par une visite du président Senghor au Général De Gaulle. Entre les deux hommes, même s’ils ne sont pas tout à fait d’accord, il y a une forme de politesse. De Gaulle se montre courtois, mais il du mal à cacher que ce qui sera plus tard « La Francophonie » ne le séduit pas, s’interdisant jusqu’à prononcer un mot qui lui donne encore la chair de poule. Le Général hésite, parce qu’il veut plus que tout maintenir la présence française dans les colonies, l’Indochine par exemple. L’autorité de la France, comme il dit, s’exercera sur place, et ce néologisme lui fait peur. Son discours est celui de l’union française.
Face à lui, il y a un groupe de chefs d’Etat déterminés à mettre sur pied une institution forte. Certains, comme Senghor et Habib Bourguiba, alors président de la Tunisie, ne se voient pas pour autant compromettre le bilinguisme dans leur pays. De Gaulle, et la France avec lui, craint que l’Algérie par exemple l’accuse de néocolonialisme. Il explique qu’il serait plus à l’aise dans avec un système fédéral où chaque Etat jouerait son rôle.
La pièce se poursuit et se construit sur plusieurs va-et-vient, faits de rencontres quasi secrètes entre Senghor, De Gaulle, Hamani Diori (ancien président du Niger) et Bourguiba. Le théâtre se déplace ainsi entre Paris, Dakar…Entre-temps, on apprend très vite que De Gaulle « a compris », une allusion sans doute au fameux «Je vous ai compris» du Général. Il donne son aval : Dakar peut organiser son premier Sommet de la Francophonie. C’était il y a 25 ans.
Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que le théâtre fait ainsi quelques infidélités à l’histoire, il la réécrit. De Gaulle, mort en 1970, ne pouvait matériellement pas être présent à une rencontre qui se tenait en 1989. Sur scène, les acteurs ont ainsi créé un lien forcé entre les origines de la Francophonie et le premier Sommet de Dakar, mais l’allusion à celui qui se tiendra au même endroit, dans un peu plus d’un mois, est assez évidente. Lorsque tombent les rideaux, nous sommes toujours au Sénégal, dans le bureau de Senghor où l’ont rejoint les autres. Le Sommet, lui dit-on, est une réussite. Prophétique ?
TOTOK OU L’HISTOIRE DE LA FRANCOPHONIE - Le scénariste, les acteurs et le public
Lorsque Daman Cissokho découvre en 2008, un livre qui parle de ceux qui sont à l’origine de la Francophonie, il en fait une note de lecture, puis une pièce de théâtre qui sera jouée par Totok. Lui qui écrivait pour un public virtuel qu’il se contentait d’imaginer, s’est rendu compte que les spectateurs, eux aussi, se faisaient une certaine idée de sa mise en scène. La représentation théâtrale a permis de poser le débat sur ce qu’est la Francophonie à l’heure actuelle et sur ce qu’elle représente pour les jeunes et les femmes auxquels est dédié ce 15e Sommet qui se tient à Dakar les 29 et 30 novembre.
Totok, c’est le nom d’un petit groupe de jeunes gens qui fait du théâtre depuis 2004. Tout commence alors qu’ils sont élèves au Lycée Djignabo de Ziguinchor. Ils ne jouent pas vraiment pour jouer. Leur souhait, c’est que la paix revienne en Casamance. Cette prière, ils la portent jusqu’à Dakar où ils se produisent de temps en temps. Pour cette pièce sur les premiers balbutiements de la Francophonie, l’idée leur est venue d’un certain Daman Cissokho. L’auteur, c’est lui. Il raconte que c’est en 2008 qu’il découvre un livre qui paraît la même année : La francophonie des «Pères fondateurs». L’ouvrage porte la signature de Papa Alioune Ndao. Le professeur de Lettres qu’il est en fait aussitôt une note de lecture. Mais il va plus loin. Il veut «mettre en scène les convergences des présidents qui portaient à l’époque le projet de la Francophonie», il veut aussi parler de toutes «les réticences de De Gaulle».
De Ziguinchor où il est, il envoie son travail à Dakar, pour la troupe « Totok ». Les acteurs pensent à un format de 15 minutes. Avec leur manager Mohamed Fall, De Gaulle sur scène, ils définissent les rôles. Ils décident par exemple que Bruno Adolphe Djiba sera un Senghor au phrasé chantonnant-un exercice plutôt réussi-un peu donneur de leçons sur les bords, et habillé aux couleurs de la France. Rokhaya Mbodj, devra, à elle seule, jouer le rôle de plusieurs messieurs.
Pour le public qui assistait à cette représentation, il y avait parfois quelques lenteurs dans le jeu et dans le rythme, et quelques raccourcis historiques. Par exemple, on ne cite pas le Cambodgien Norodom Sihanouk, encore moins Félix Houphouët-Boigny, ancien président de la Côte d’Ivoire. Nombreux sont aussi ceux qui s’attendaient à une lecture plus critique de la Francophonie ou du moins plus actuelle, en relation avec le 15e Sommet de la Francophonie. L’un d’entre eux dira par exemple que la Francophonie n’est pas juste une question de langues, parce qu’elle est porteuse de valeurs telles que la démocratie et la liberté d’expression.
Dans la soirée d’hier, la pièce de théâtre a aussi posé le débat autour de l’utilité d’une institution telle que la Francophonie : à quoi sert-elle aujourd’hui ? Que représente-t-elle concrètement pour le citoyen, pour les jeunes et les femmes qui seront à l’honneur les 29 et 30 novembre ? Se l’approprient-ils vraiment et qu’en savent-ils d’ailleurs ? Et qu’apprend-on de certains médias sinon que le bâtiment qui accueillera le prochain Sommet est « tout simplement magnifique » ?
Pour le scénariste, Daman Cissokho, son projet littéraire consistait surtout, sans plus, à raconter les pères fondateurs, « pour qu’on ne les oublie pas, pour qu’ils gagnent leur part d’éternité ». En tant qu’auteur, il raconte qu’il a parfois eu du mal à traduire en français ce qu’il ressentait. Il s’est aussi senti seul lorsqu’il a dû écrire pour un public dont il imaginait la moindre des réactions, un public virtuel jusque-là. Puis hier, le scénariste, les acteurs et le public se sont enfin rencontrés.
Dakar, 24 oct (APS) - Un maillot que Khalilou Fadiga portait à l’occasion de la coupe du monde 2002 apparait dans le film "Samba" du duo Eric Toledano-Olivier Nakache sorti le mercredi 15 octobre dernier.
Ce maillot est porté Omar Sy qui incarne le principal rôle dans ce film qui parle de la vie d’un sans-papiers sénégalais (Samba Cissé) qui vit depuis dix ans, en France, de petits boulots.
"Le numéro 10 de l’époque, c’était Khalilou Fadiga", expliqué au quotidien sportif français L'Equipe (numéro du 12 octobre) l’acteur français d’origine sénégalaise.
Il a relevé que c’est un hommage qu’il voulait rendre à l’ancien meneur de jeu des Lions du Sénégal qui a grandi au quartier de la Goutte d’or, en région parisienne.
"C’est un joueur que j’aime beaucoup", a dit l’acteur français qui, trois ans plus tôt, a reçu un Oscar après l’immense succès du film "Intouchables" (19,4 millions d’entrées en France).
Né à Trappes en région parisienne, Omar Sy est aussi très lié au footballeur Nicolas Anelka natif de la même banlieue, aux basketteurs Boris Diaw, Nicolas Batum, Tony Parker et au judoka, Teddy Riner (plusieurs fois champion du monde et champion olympique).
CES PROBLÈMES QUI MINENT LES RELATIONS ENTRE ACTEURS DU SHOW-BUSINESS
La guerre qui reprend entre Thione Seck et Youssou Ndour est le prétexte saisi par EnQuête pour relever un fait qui n’est pas inédit entre artistes. On revient ici sur de réels ou prétendus problèmes survenus entre des acteurs du show-biz. De Youssou Ndour à Omar Pène en passant par Ngoné Ndiaye Guéwel et Ndiolé Tall et les rappeurs Fou Malade et Gaston...
Titi -Viviane : une rivalité longuement entretenue
La rivalité entre artistes, on ne peut l’éviter. Mais la concurrence doit être saine et ne doit pas exclure une belle entente entre vedettes de la scène comme celle entretenue depuis quelque temps par Youssou Ndour et Omar Pène. Mais ceci, les chanteuses Ndèye Fatou alias Titi et Viviane Chédid ne l’acceptent pas. Les deux belles voix sénégalaises ont toujours entretenu une guerre froide même si elles travaillaient toutes les deux pour le compte des frères Ndour (Ibou et Bouba). Ni l’une ni l’autre n’a jamais invité sur scène ou dans une chanson sa collègue. Reçue une fois dans l’émission "Keur Gui" de la radio futurs médias (RFM) animée par Sidath Thioune, l’interprète de ‘Music" soutenait sans ambages : "je ne sens pas le besoin d’inviter Viviane dans une de mes chansons parce que je ne la sens pas". Ce qui a le mérite d’être clair. Et les querelles de bas étage, leurs fans s’en donnent à cœur joie. Pour les concernées, c’est tout à fait normal que cela se passe ainsi car elles sont toutes les deux de la même génération et ont les mêmes ambitions. Cependant, il faut aussi noter que des piques publiques de ce genre n’ont pas été nombreuses. Les deux artistes ont souvent joué la carte de la diplomatie. "Pourquoi je ne m’entendrais pas avec Viviane. C’est ma grande sœur chérie", disait même Titi lors d’une conférence de presse à Saint-Louis où elle devait se produire.
Youssou Ndour Omar Pène : Une rivalité entretenue par des fans
Ce sont leurs fans qui se faisaient la guerre au moment où eux deux seraient en bon terme. Même si l’on a cru le contraire pendant très longtemps. Et la réalisation d’un album entier "euleuk ci biir" chanté par les deux n’avait pas pu faire taire les rumeurs. Il a toujours été dit que Youssou Ndour et Omar Pène ne s’aimaient pas. "C’est le public qui croyait cela. Mais c’est ma femme Bana Ndiaye qui tenait dans ses bras le premier fils de Youssou Ndour lors de son baptême", se rappelait récemment Bayou Pène dans une interview accordée à EnQuête. Cette confidence n’était qu’une preuve de plus. Nommé ministre après l’accession de Macky Sall au pouvoir, le leader du super étoile avait fait de son prétendu rival un de ses conseillers. Pour lui rendre l’ascenseur, Pène a fait de lui son invité d’honneur lors de la soirée marquant son grand retour en août dernier au Grand-théâtre.
Youssou Ndour Coumba Gawlo Seck : une brouille de 20 ans
C’étaient les grandes retrouvailles entre la star de la musique sénégalaise Youssou Ndour et la vedette Coumba Gawlo Seck en mars dernier. C’était à l’occasion de la célébration des 24 ans de carrière de la patronne du label "Sabar" au Grand-théâtre. Avant ce jour, c’était "je t’aime, moi non plus" entre les deux chanteurs qui pourtant sont cousins. Tout s’est gâté entre les deux en 1994 quand, jeune talent, Coumba Gawlo a voulu faire dans le social et se mettre au service de sa nation. Elle rencontre alors par hasard Youssou Ndour qui lui demande de passer le voir afin qu’il l’aide dans son entreprise. L’interprète de "yomalé" avait initié à l’époque une tournée dans les écoles. Et les recettes devaient servir à l’entretien de ces dernières. Toute confiante, elle part voir celui qu’elle considère comme son "grand frère". Elle l’informe du calendrier et des lieux devant accueillir les différents concerts. You le met alors en rapport avec des gens de sa société qui s’appelait à l’époque la Saprom. On lui promet alors la mise à sa disposition d’un matériel de sonorisation. Madibso devait recevoir le premier concert de la jeune artiste. Un concert qui ne se tiendra finalement pas ce jour-là parce que le matériel n’a jamais été acheminé. D’abord on réclame 150 mille à Coumba Gawlo pour un matériel qui devait être gratuitement prêté. Après avoir payé, elle ne voit pas l’ombre de matériel de sono. La faute a été rejetée sur Bouba Ndour, frangin de You, qui assume la chose entièrement et présente ses excuses. Seulement, Coumba n’a pu passer l’éponge. Et de 1994 à 2014, c’était la brouille entre ces deux ténors de la musique sénégalaise.
Gaston Fou Malade : un clash qui vire à la bagarre
L’histoire ayant opposé ces deux artistes est peut-être allée plus loin qu’on ne pouvait l’imaginer. Une bagarre s’en est suivie et naturellement une plainte pour coups et blessures volontaires. La demande était déposée par le rappeur Gaston contre Malal Almamy Talla alias Fou Malade au niveau de la sûreté urbaine. Les faits se sont déroulés le soir de la validation de la candidature de Me Abdoulaye Wade par le conseil constitutionnel, le vendredi 26 janvier 2012. Alors que le pays était bouillonant, le rappeur et membre très actif du mouvement Y en a marre a décidé avec des amis de rendre une visite nocturne à Gaston. D’après ce dernier, Fou Malade était avec trois de ses amis dont le très célèbre David Kété. Ils l’ont traîné de son appartement à la devanture de sa maison où ils l’ont dénudé comme un ver de terre avant de le battre à souhait. A la barre, Fou Malade avait reconnu les faits et présenté ses excuses au plaignant. Il a écopé de trois mois avec sursis. En outre, jusqu’à ce jour, il est difficile même pour les hip-hoppeurs de donner les sources du conflit entre les deux "frères". Gaston disait que son refus d’intégrer le mouvement Y en a marre et de participer à un single des artistes dudit mouvement en était peut-être la cause. D’autres personnes ont soutenu que tout serait parti d’histoires rapportées par-ci et par-là aux deux rappeurs avec des "Malal a dit sur toi" ou encore "Gaston a raconté ça sur toi". Ainsi, serait née une haine viscérale entre les deux.
Ngoné Ndiaye Guewel Ndiolé Tall : Deux dames qui se "crêpent le micro"
Elles aussi en sont presque arrivées aux mains publiquement. C’était lors du tournage d’un épisode de la saison 1 de la série télévisée sénégalaise diffusée sur la télévision futurs médias (TFM). L’on se demande encore ce qui se serait passé si Ndiolé Tall n’avait pas esquivé. Invitée à une séance de tam-tam par les réalisateurs de ladite série, Ndiolé chantait quand Ngoné Ndiaye était encore dans sa voiture. Les paroles, pourtant bien célèbres, d’une de ses chansons n’ont pas plu à l’ex-femme du chanteur Abraham Pipo Diop. Sans crier gare, Ngoné Ndiaye est entrée sur scène en réclamant de force le micro. Avec beaucoup de classe, Ndiolé lui a tourné le dos ne voulant pas répondre à la provocation. Il a fallu que des gens retiennent Ngoné Ndiaye pour que le pire ne se produise ce soir-là. Du respect, "Diamant Noir" en a gagné ce soir-là grâce à son attitude pacifiste. Des critiques, Ngoné Ndiaye Guéwel en a récolté à gogo. Cette brouille est d’ailleurs à la base de son divorce avec son mari de chanteur qui a trouvé que son comportement était excessif, et qu’une dame qui avait de la classe ne devait pas ainsi réagir en public. Les deux "taasukat" ne se piffent toujours pas.
Niit Doff Canabasse : Les rappeurs "boxeurs"
Ils sont des rappeurs comme Gaston et Fou Malade. Et à l’instar de leurs deux compères, Niit Doff et Canabasse en sont aussi venus aux mains il y a juste un an, lors d’un concert à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Tout serait parti du rappeur lougatois qui aurait poussé Canabasse de la scène. S’ensuivra une sorte d’intifada entre les deux camps. Un étudiant en sortira blessé et même interné à l’hôpital régional de Saint-Louis. Les fans du hip-hop s’en étaient alors offusqués. Surtout que nos deux rappeurs ne sont pas de la même génération. Le premier étant de la middle school et le second de la new school. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ce soir et qui a poussé Niit Doff à commettre l’irréparable ? "Mon problème avec Niit Doff remonte à longtemps", disait après le"combat" le boss de buzzlab. Et Niit Doff d’expliquer: "J’ai toujours estimé ce jeune et on avait de bons rapports. Seulement ce jour-là sur scène, il m’a cherché". Canabasse aurait lancé d’acerbes piques à Niit Doff et la réplique ne s’est pas fait attendre. Fidèle à ses habitudes assez puériles, il faut le dire, Canabasse n’a pas trouvé mieux que de continuer le combat dans une chanson en clashant l’interprète de RDDR (ndlr ragal dou diegui rail). A ce jour, les deux rappeurs sont encore en froid.
Fata Marre-à-Bout : La guerre des mots
Moustapha Gning dit Fata est l’un des rappeurs sénégalais qui a peut-être enregistré le plus de clash venant de ses pairs. Mais le plus marquant est celui avec Marre-à-Bout. Les deux n’en sont jamais arrivés aux mains mais ont composé différentes chansons pour s’insulter copieusement. Des accusations graves comme celui de vol ont été faites par le rappeur thiessois à l’endroit de l’ancien duettiste de Govou du groupe CBV (ndlr coups et blessures volontaires). Sur des plateaux radios, ils se sont également dit des choses pas tendres. Même si le clash fait partie du hiphop, il n’est pas toujours beau à vivre surtout quand l’on se dit des méchancetés gratuites. Marre-à-Bout n’est plus dans le monde du hip-hop aujourd’hui au moment où Fata continue son chemin. Il est toujours critiqué mais supporte quand même et avance malgré tout.
Thione Seck Youssou Ndour
Après que tout le monde a cru que la hache de guerre était enterrée entre Youssou Ndour et Thione Seck, la guerre semble avoir repris de plus belle. Pourtant les retrouvailles étaient pompeuses et s’étaient faites sur la scène de Bercy. Thione Seck avait même promis à la mère de You qu’on ne l’entendrait plus publiquement se chamailler avec son fils. Une promesse qu’il ne tiendra pas longtemps. Le pacte scellé a été brisé très récemment. N’appréciant pas que l’Observateur qui est le quotidien du groupe futurs médias qui appartient à You mette à sa Une son différend avec un promoteur immobilier, Thione Seck n’a pas cherché de midi à quatorze heures pour rejeter la faute sur leur patron. C’est dans cette optique d’ailleurs qu’il a décidé de porter plainte contre l’Obs qui pourtant n’est pas le seul journal à avoir mis à sa Une cette information. D’aucuns voient à travers cette attitude du lead vocal du "Raam daan" une manière de vouloir régler des comptes avec Youssou Ndour qui voudrait mettre des bâtons dans les roues de...Wally Seck. Ce qui est très utopique.
Le service de com de You répond
Son nom est souvent revenu dans des problèmes survenus entre artistes. C’est pour cela qu’EnQuête a senti la nécessité de se rapprocher du service communication du leader du Super Etoile Youssou Ndour afin de lui donner la possibilité de s’expliquer. Est-ce sa position de leader qui fait que son nom est souvent lié à divers problèmes ? Est-ce de la jalousie que découlent tous ces déboires ? Ou encore est-ce le choc d’ambitions qui fait que beaucoup d’artistes le trouvent sur leur chemin ? Charles Faye qui a été contacté a répondu que Youssou Ndour n’avait plus rien à dire sur le sujet. "On ne veut pas regarder en arrière. Et il (ndlr Youssou Ndour) a déjà répondu. Il a dit : "ceeb bu sew mooma gënël wax ju sew".
La Francophonie accueillera des dirigeants du monde mais particulièrement africains. Il y en aura des légitimes, des auteurs de coup d’État même constitutionnels des démocrates, etc. Des Présidents qui ont épuisé leurs deux "cartouches" cherchent sans limite, d’autres mandats.
C’est l’occasion pour l’organisation encore dirigée par Abdou Diouf de marquer cette rencontre par une Déclaration de Dakar 2, après Dakar-89, en direction de ceux qui tentent encore de tripatouiller les Constitutions, allergiques qu’ils sont aux mandats limités à deux ou passionnés des mandats illimités. Il faudra se souvenir des déclarations de Bamako (en 2000) et de Saint Boniface (en 2006) qui ont consacré une dimension politique à la Francophonie, notamment "l’enracinement de la démocratie et la consolidation de la paix, à travers l’alerte précoce, la prévention des conflits, l’appui aux processus de sortie de crise et de transition".
C’est un secret de polichinelle que l’Afrique est en proie à des conflits pour la plupart découlant de violations des règles démocratiques, particulièrement d’élections contestées, cause de conquête ou de conservation de pouvoir par la force. Si l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) peut condamner un État observateur, la Thaïlande en l’occurrence, en jugeant "inacceptable" le coup d’État du 22 mai dans ce pays, elle ne peut laisser planer des tensions sur les États membres tentés par le coup de force constitutionnel. Ce "virus", puisque l’on est dans l’actualité de Ébola, gagne nombre de pays. Nombre de chefs d’État africains et francophones.
La fièvre du 3ème mandat
Abdou Diouf appelait Bangkok, le lendemain du coup d’État, à "se conformer aux valeurs de la communauté francophone attachée aux principes de la démocratie et de l’État de droit". Le prédécesseur de Macky Sall à la tête du Sénégal rappelait d’ailleurs que la Déclaration de Bamako "condamne toute prise (ou conservation !) de pouvoir par la violence, les armes ou tout autre moyen illégal". Y compris les modifications constitutionnelles ! Et pourtant des candidats aux mandats de trop auront une bonne place à Dakar, les 29 et 30 novembre. Alors que la nouvelle donne démocratique, presque "codifiée" reste la réduction de la durée et la limitation du mandat présidentiel, l’Afrique, elle, ferme les frontières du renouvellement de sa classe politique.
Burkina Faso : "God Blaise Compaoré !"
Le Burkina Faso, qui était en phase de "surveillance" est depuis mardi un "cas-contact". En effet, depuis mardi, le camp de Compaoré a annoncé la tenue d’un référendum pour déverrouiller la limitation du nombre de mandat et permettre au Président sortant de briguer un troisième. L’Oif ne peut pas dire "God Blaise Compaoré !". Alors que la région occidentale tente d’étouffer les velléités du mandat de trop le cas du Sénégal en 2012 par exemple, le Burkina Faso pourrait alors bien inspirer ses voisins. Fermez les frontières !
Bénin : Yayi, Boni-oui-oui
Au Bénin, semble-t-il, Yayi n’était pas un Boni-oui-oui pour succomber à la charmante idée de troisième mandat. Mais son entourage l’a convaincu que le pouvoir politique vaut mieux que les coffres de banque ! En fin septembre 2013, son projet de loi a été étouffé par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Reviendra-t-il par une autre porte ?
Togo : Faure will not go
Le Togo, voisin et ami du Bénin va-t-il choper le virus du mandat de trop ? Gnassingbé-fils a eu la ruse de proposer une réforme "consolidante", pour reprendre Ismaïla Madior Fall, en envoyant un texte à l’Assemblée nationale pour examen. Il s’agissait de limiter le mandat présidentiel à deux non renouvelables et d’instaurer un mode de scrutin à deux tours. Les députés du parti au pouvoir, donc de Faure, ont rejeté le projet. Alors, Faure peut dire : "Voyez, je ne peux rien. Ils sont indépendants ; il y a la séparation des pouvoirs !" Au pays de Eyadéma, la démocratie n’est pas pour aujourd’hui. Au Togo, Faure will not go !
Jamais deux sans trois !
En Afrique centrale, la question est aussi centrale. Joseph Kabila en République démocratique du Congo (Rdc) ne badine pas avec son fauteuil. Et la Communauté internationale ne doute pas un seul instant que le fils de Laurent a toujours Désiré rester le plus longtemps possible, malgré la dernière révision constitutionnelle et consensuelle. Le secrétaire général de la Francophonie, lors de l’ouverture de la 37ème session de l’Assemblée parlementaire francophone à Kinshasa en 2011, avait déclaré : "(... ) Il ne saurait y avoir de démocratie sans démocrates, il ne saurait y avoir d’élections libres, claires et transparentes sans volonté de respecter les règles de jeu, volonté est bien le maître-mot en la matière, volonté d’admettre que la démocratie confère un caractère provisoire à l’exercice du pouvoir, volonté d’admettre que les électeurs doivent pouvoir choisir entre liberté d’exprimer une forme de protestation et une volonté de changement."
Rdc : Kabila face au "Tout puissant" Katumbi ?
C’est que Kabila est un cas même pour Washington. Rfi.fr écrivait qu’à l’issue de sa rencontre avec le Président congolais, en mai dernier, le secrétaire d’État américain, John Kerry avait déclaré : "Je crois que (le Président Kabila) a clairement en tête le fait que les États-Unis d’Amérique sont intimement convaincus que le processus constitutionnel doit être respecté." Kabila aurait misé à un moment donné sur le richissime gouverneur du Katanga, région d’origine de Kabila, et propriétaire du club sportif le Tout puissant Mazembé. Mais Moïse Katumbi est présenté aussi, selon Jeune Afrique, "comme l’un des meilleurs successeurs possibles au chef de l’État", même s’il n’a toutefois jamais exprimé publiquement d’ambitions politiques nationales.
Rwanda : Si c’est pas Kagamé, c’est Paul
Il est crédité d’un "bon bilan" pour avoir "relevé" son pays aussi bien du point de vue de la démocratie que de l’économie et la réconciliation entre Tutsis et Hutus. Mais Paul Kagamé risque de provoquer un "génocide" constitutionnel. Ces proches ont, en effet, lancé, il y a une semaine, le débat sur le nombre des mandats présidentiels. Ces partis alliés veulent un référendum pour le maintenir au pouvoir. Sa phrase à Jeune Afrique nourrit des commentaires les plus fous sur son intention de rester encore, après 20 ans au pouvoir. "Je ne connais pas un seul pays où la Constitution soit immuable", avait dit Paul Kagamé.
Burundi : la mauvaise Pierre de Nkurunziza
Pierre Nkurunziza veut à son tour faire un coup de force. Après avoir vu son projet de révision constitutionnelle rejeté en mars dernier, comme Yayi Boni au Bénin, par l’Assemblée nationale, le Président sortant veut recourir à la Cour constitutionnelle. Attention au syndrome Tandja Mamadou du Niger, au contre-exemple du juge ivoirien Yao N’dré. En fait, il s’arc-boute sur son élection par l’Assemblée et non par le peuple en 2005 pour compter un seul mandat. Ça rappelle bien le débat sénégalais sur la rétroactivité ou non en 2012. Nkurunziza lance là une mauvaise Pierre.
Comment appréciez-vous la situation des artistes comédiens du Sénégal en général ?
On vit une situation morose. Il y a des choses à déplorer et auxquelles il faut remédier. Il faut que le théâtre retrouve son lustre d’antan. Nous avons un peu raté notre mission parce que voguant dans la facilité. Il faut reprendre certaines choses. Il faut redéfinir les objectifs et les missions assignées. Il faut qu’on revoie notre copie, en bref.
Que devrait-on faire pour les figures du théâtre disparues et celles qui sont encore en vie mais dont on ne parle plus ?
Celui qui quitte ce bas-monde est tout de suite oublié au Sénégal. Quand on pèse le pour et le contre de tout ce qu’ils ont fait pour le Sénégal, on doit au moins s’occuper de leurs familles. Les artistes du quatrième art ont participé à l’éducation de beaucoup de générations. Ils ont sensibilisé les masses et participé à la construction du Sénégal. Ils ont voulu apporter leur pierre à l’édifice. Donc lorsque certains d’entre eux quittent ce bas-monde, il faut qu’on se rappelle un tout petit peu d’eux. Mais on retrouve une famille qui n’a plus rien. J’ai vécu cette expérience il n’y a pas longtemps. J’ai failli moi-même pleurer. Je demande aux autorités en guise de reconnaissance de prendre en charge la famille de ces icônes du théâtre disparues. C’est une demande légitime parce que ce sont des gens qui ont beaucoup apporté à cette nation. Ils sont des fils de la nation on ne doit pas les oublier. C’est important ce qu’ils ont fait.
Quel doit être le rôle de l’association que vous dirigez dans ce combat ?
En tant que président national, je dis que le théâtre a un rôle éminemment social. Non seulement parce qu’il vit de la rencontre mais s’inscrit dans une société et une civilisation qui voudraient se développer. Il est à la fois produit et expression. Il exprime les préoccupations essentielles, les angoisses, les idéologies, les pulsions profondes. Avec un engagement vital, ce théâtre nous aide dans ses formes les plus nobles à interroger notre monde, à nous poser des questions, à entrevoir des réponses possibles pour que culturellement notre cadre de vie baigne dans le mieux être. En tant qu’art et matière culturelle pouvant donner à l’homme un développement écologique, physiologique, sociologique, le théâtre peut aider dans l’émergence des langues, des notions et mode de vie, de cohésion sociale, d’éducation et de paix. Il contribue au développement. C’est un médium de communication et d’administration. Il a sa place entière sur la palette des matières pédagogiques qu’on doit appliquer.
C’est bien loin, l’époque où les Sénégalais restaient scotchés devant leurs écrans de télévision les mardis soirs. C’était les jours où on diffusait des dramatiques. Les comédiens étaient en ces temps-là de vraies vedettes nationales. Ces artistes qui étaient des références sont pour certains décédés dans un dénuement total, laissant derrière des familles vivant dans des conditions difficiles. Pour d’autres, ils sont encore là mais n’ont pas connu une vie meilleure. EnQuête s’intéresse à ces icônes du quatrième art qui ne méritent pas qu’on les oublie.
Cheikh Tidiane Diop, Abou Camara, Ibou Laye, Makhourédia Guèye, Sidy Niang, Isseu Niang, Malick Ndiaye Fara Thial Thial, Mame Sèye Fall, Aïda Camara, Babou Faye, Thierno Ndiaye Doss, Serigne Fall, Mansour Seck etc. en voilà des noms qui ont marqué différentes générations de Sénégalais. Tous d’illustres comédiens, ils ont en commun de ne plus être de ce monde.
Faye Niang (ndlr Aïda Souka), Rama Thiam, Lamine Ndiaye, Mamadou Diack, Baye Peulh, etc., en voilà d’autres qui sont encore de ce bas-monde mais qui n’ont pas la reconnaissance qui sied à leur rang. Pire, ils risquent également de tomber aux oubliettes. Pourtant, chacun d’entre eux mérite une reconnaissance nationale au-delà de celle de leurs pairs. Cependant, le constat est là. Ni l’Etat, ni les comédiens ne tiennent d’actions pérennes à l’endroit de ces gens. Les initiatives souvent prises pour rendre hommage à l’un ou à l’autre viennent de privés.
Rares sont les fois où une action nationale est entreprise. Comme celle à laquelle on a assisté il y a deux ans au Grand Théâtre. La direction nationale de ce temple culturel avait décidé en synergie avec l’association nationale des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS) de rendre hommage, en donnant des diplômes de reconnaissance, à tous les doyens du théâtre mais aussi aux illustres disparus. Une goutte d’eau dans la mer des problèmes qui assaillent le monde du quatrième art.
Joint par EnQuête, Sénégal Ndiaye, un des membres fondateurs des troupes "Daaray Kocc" et "Jamonoy tay" se veut précis : "Les ministres se succèdent. Et à chaque nouvelle arrivée, on est invité à échanger avec notre ministre de tutelle. On leur a tous exposé nos problèmes. Nous voulons que lors de journées mondiales comme celle du théâtre, qu’on se souvienne de ces gens qui ont beaucoup fait pour le développement du théâtre sénégalais et qui ne sont plus là, mais aussi de ceux qui sont encore là, mais restés à l’ombre", a-t-il dit.
Encore que cela ne suffit pas pour l’ancien chargé des affaires administratives de "Daaray Kocc". "Il ne suffit pas d’honorer des gens en invitant leurs familles et en leur donnant des diplômes honorifiques. Il leur faut une assistance matérielle. Nous ne tendons pas la main mais nous avons assez fait dans ce pays pour mériter une reconnaissance. On a participé à éduquer les masses", at-il affirmé. Notre interlocuteur se souvient des premiers pas des comédiens sénégalais à la télévision nationale. "La télé était en noir et blanc quand on a commencé à tourner "Caaxaan faaxe". C’était une série qui permettait de sensibiliser les Sénégalais afin qu’ils aient un bon comportement", tient-il à rappeler.
Mourir dans la dignité
Le président de l’association nationale des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS) Lamine Ndiaye est du même avis que son collègue. "Il ne faut pas donner des diplômes ou des médailles. Cela ne représente rien. Il faut s’intéresser au quotidien des familles de ces gens-là. J’en ai vu des familles d’anciens comédiens qui vivent dans des situations très difficiles. Ce qui me pousse à me demander ce que la mienne deviendra quand je ne serai plus là", s’est-il soucié. Sa solution à lui est qu’on alloue un budget mensuel à ces familles en attendant de leur donner quelque chose de conséquent leur permettant de vivre décemment.
Dans la même optique, Sénégal Ndiaye propose qu’on octroie par exemple des terrains aux héritiers de ces "icônes du théâtre". L’ancien membre de Jamonoy tay reste convaincu que jamais les familles éplorées ou les acteurs tombés dans l’anonymat ne demanderont de l’aide à l’Etat. "J’ai côtoyé Cheikh Tidiane Diop, malade et au crépuscule de sa vie, il ne souhaitait même pas que les journalistes soient au courant. Je suis l’une des dernières personnes à être avec Babou Faye avant sa mort. Lui aussi a voulu mourir dans la dignité et a refusé de tendre la main".
Pour Sénégal Ndiaye donc, le geste doit être spontané. Mais n’est-ce pas à l’ARCOTS d’organiser quelque chose en l’honneur de ces morts ? Réponse du comédien et metteur en scène Pape Faye : "Je ne veux pas m’épancher sur la question maintenant. J’ai une idée spéciale là-dessus et je vous en ferai part très bientôt". Et Lamine Ndiaye de renchérir : "Cet exemple a été pratiqué par bon nombre d’associations. Cela n’a pas changé la donne et a toujours fini sur des polémiques".
Pour le président de l’ARCOTS, il y a des actions plus rayonnantes qui pourraient être entreprises en collaboration avec les familles des personnes ciblées. "Quand on veut soutenir quelqu’un, on n’a pas vraiment besoin d’en faire une publicité. Il faut que les choses entreprises incarnent la noblesse", a-t-il suggéré. Quoi qu’il en soit, ces icônes du quatrième art ne méritent pas qu’on les oublie.
"NOUS REMBOURSERONS LE PRIX DU TICKET À CELUI QUI NE SERA PAS ENCHANTÉ"
SANEEX ET CIE SUR L’ANNIVERSAIRE DU SOLEIL LEVANT AU GRAND THÉÂTRE
Nafissatou Dieye et Cheikh Ameth Tidiane Diouf |
Publication 22/10/2014
Depuis quinze ans déjà, ils se sont imposés sur les planches sénégalaises. De leur premier produit, Saneex, au dernier, Wiri wiri, la troupe Soleil Levant n’a cessé d’émerveiller son public. Pour une première fois, Saneex et ses amis fêtent leur anniversaire au Grand Théâtre de Dakar ce 31 octobre. De passage au journal Le Quotidien, les trois artistes leaders de cette troupe, Cheikh Ndiaye, Aziz Niane et Cheikhou Guèye plus connu sous le nom d’artiste Saanex, expliquent les préparatifs de cet évènement et acceptent volontiers d’échanger sur tout sujet. Un entretien sans tabou.
Parlez-nous du spectacle que vous préparez pour le 31 octobre prochain au Grand Théâtre...
Cheikh Ndiaye : Soleil Levant a 15 ans d’existence. Dans ces 15 années, nous avons eu dix ans de succès. Cela fait donc une dizaine d’années que nous sommes reconnus partout et que nous faisons rire les Sénégalais. C‘est ce succès que nous voulons fêter avec le public, en collaboration avec le Grand Théâtre. L’équipe de ce dernier a estimé que nous pouvons rassembler du monde et offrir un beau spectacle. Ainsi, l’administrateur général, M. Keyssi Bousso, nous a appelés pour nous mettre à l’épreuve. Il faut dire aussi qu’on a remarqué que le Grand Théâtre, jusque-là, n’a encore pas reçu les artistes comédiens. Il n’y a que les musiciens qui s’y produisent depuis quelque temps. Pour toutes ces raisons, nous avons jugé nécessaire de relever ce défi et de montrer à tout le monde que le théâtre existe toujours au Sénégal... Souvent, nous entendons les gens dire que notre troupe ne sait faire que du théâtre télévisé. "Ils ne sont pas fort en live...", rapporte-t-on également. Ce sont toutes ces rumeurs que nous voulons taire. Vous verrez que ce spectacle sera du feu.
Pour ce spectacle anniversaire, toute la troupe sera-t-elle réunie, puisqu’on entend dire que certaines personnes ont été renvoyées par Saneex ?
Saneex : Depuis que notre troupe existe, il n’y a jamais eu de man- quant. Je n’ai renvoyé personne du Soleil Levant. Je suis un simple acteur dans la troupe et je n’ai même pas le droit de renvoyer qui que ce soit. Alors, pour ceux qui disent que tel ou tel a été renvoyé par moi, ils n’ont qu’a venir le 31 octobre prochain pour avoir des preuves. Et si jamais un artiste déclare être renvoyé par moi au sein du groupe, qu’il le notifie haut et fort aux yeux de tout le monde.
Comment expliquez-vous ce succès croissant de vos productions ?
Aziz : Nous, avant de partager la même troupe, on était déjà très amis. Ce qui fait que lorsqu’on a une idée en tête, on l’essaie à la base en toute harmonie. Et si ça passe, on la propose au public. On est très soudé et ça se ressent même dans nos produits. C’est d’ailleurs ce qui explique ce succès, notre spontanéité dans nos rôles. Pour revenir à ce que Saneex disait, parfois lors d’un tournage on peut inviter quelqu’un pour un rôle quelconque. Alors automatiquement, il devient figurant dans la pièce. Et après, lorsque tout se termine et qu’on ne le revoie plus, les gens disent qu’il a été renvoyé. Alors que tel n’est pas le cas. Il faut que les gens arrêtent de s’inventer ou de s’imaginer des choses qui n’existent pas. Nous, nous n’avons même pas le temps de renvoyer quiconque. Soleil Levant est une université...
Cheikh Ndiaye : Il est quand même bien de savoir que lorsque Leuz a appelé Saneex pour Buur Guewel (Ndlr, une série télévisée), il est venu nous en parler et personne n’y a vu d’inconvénients, parce que lui aussi voulait montrer une autre facette de son art. Mais dès lors qu’on a commencé à tourner une nouvelle pièce intitulé Wiri wiri, on l’a immédiatement appelé et il a laissé ses tournages pour revenir à la maison mère... Je le dis juste pour tirer au clair les histoires d’isolation, de rupture, etc. On n’a aucun problème. Tout ce passe à merveille au sein de notre troupe théâtrale.
S’il n’y a pas de problème, pourquoi alors vous ne produisez plus comme avant ?
Cheikh Ndiaye : on ne peut plus produire comme avant parce qu’il n’y a plus de producteurs. Avant, il y avait des producteurs, car ils y gagnaient au moins quelque chose. Mais maintenant, il y a pire que la piraterie. Ce sont les réseaux câblés. Imaginez-vous qu’une troupe sorte un produit aujourd’hui et demain tout une cité le regarde par le biais d’un réseau câblé. C’est grave. Avec ça, vous voulez qu’on continue à produire comme avant ? C‘est impossible. Aucun producteur ne mettra son argent dans une production tout en sachant que cela ne lui apportera aucun rond. Confronté à de pareilles circonstances, la seule solution est de travailler avec les télévisions, leur proposer nos produits et enfin courir après les sponsors. Cela au moins est plus bénéfique.
A vos débuts, vos pièces étaient plus comiques, mais subitement on vous sent plus sérieux...
Saneex : Nous avons toujours fait une comédie mature. Durant des temps et des temps, les gens se sont toujours plaints de la cherté de la vie, de ce qui marchait et de ce qui ne marchait pas. Alors, dès notre arrivée dans le monde du théâtre, on n’avait pas du tout besoin de stresser les gens avec des pièces pesantes. Du coup, nous avons décidé de les faire rire tout en véhiculant nos messages. Sinon, tout le potentiel qu’un artiste peut détenir dans le monde du théâtre, nous le détenons dans notre groupe. Si c’est de la comédie, nous savons la faire pleinement. Si c’est de l’humour, du drame, des pièces en français, nous avons le potentiel. On a simplement constaté qu’on n’a plus rien à prouver dans le champ de la comédie sénégalaise. Je peux vous assurer que notre dernier opus fera le bouquet. Je promets que toute personne qui le regardera versera des larmes. Si ce n’est pas le cas, on ne répondra plus de nos noms. Après cela, nous allons sortir une pièce. Et si elle ne remporte pas un Festival de Cannes, on abandonne le théâtre. Je vous le jure. Nous sommes des professionnels et jouons bien nos rôles. Nous sommes des artistes pleins sur tous les plans. De la comédie au drame, nous pouvons escalader tous les escaliers du théâtre.
Pour votre anniversaire, quelles seront les troupes invitées au Grand Théâtre ?
Saneex : Puisque les gens nous invitent lors de leurs manifestations, je pense qu’il est tout à fait normal que l’on fasse de même. Mais cela ne veut aucunement dire qu’on n’est pas en mesure d’assurer le spectacle tout seul. Nos invités sont des frères artistes et amis. Et on a la chance, nous la troupe Soleil Levant d’être l’ami des lutteurs, des musiciens et autres acteurs du monde des arts. A chaque fois que l’on organise des spectacles, ils viennent tous assister. On est en mesure d’assurer trois heures de spectacle. Nous garantissons de rembourser le prix du ticket à celui qui ne sera pas enchanté ou qui relèvera un manque de professionnalisme dans notre prestation. On promet de faire du jamais vu aussi bien dans le théâtre que la mise en scène. Remplir la salle est certes un défi de taille, mais le plus important pour nous, c’est de montrer aux journalistes et spectateurs que ce que nous faisons est très professionnel. C’est une façon pour nous, de faire taire ceux qui parlent. Il faut qu’ils se taisent...
Vous faites allusion à qui exactement ?
A personne !
Récemment, Dj Boub’s affirmait qu’il allait écraser les comédiens avec la nouvelle saison de la série Un café avec. Quel commentaire en faites- vous ?
Aziz : Je pense qu’il s’est trompé en tenant de tels propos. Mais tous ceux qui nous connaissent, nous Soleil Levant, savent qu’on est très rigoureux, mais également très respectueux dans ce que nous faisons. C’est d’ailleurs ce que certains interprètent en disant que nous sommes indisciplinés. Mais non ! Et si Boubacar Diallo se trompe en tenant de tels propos, il fallait qu’on lui fasse un rappel à l’ordre. C’est ce qui explique la réaction de Saneex après l’incident.
Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il lance ce défi aux acteurs du théâtre...
Saneex : Dans la vie, il faut avoir parfois l’esprit de dépassement. Nous nous respectons et respectons tout le monde. Dans ma vie, je peux compter le nombre de fois que j’ai fait des interviews. Ce n’est pas parce que je vous déteste, vous les journalistes. Mais je n’aime pas rentrer dans des détails. Boubacar Diallo est notre ami et grand frère. Et le restera pour toujours. C’est tout ce qu’on peut y dire. S’il dit qu’il joue mieux que nous, qu’il gagne plus que nous ou qu’il a de plus belles voitures que nous, d’accord ! C’est vrai, mais remercions Dieu.
Cheikh Ndiaye : Je pense que quoi qu’on puisse dire, nous avons révolutionné le théâtre. Il fut un temps où on nous traitait de tous les noms d’oiseaux. Mais aujourd’hui, tout le monde aimerait être à notre place. Parce qu’on a apporté du sang neuf au théâtre. Nous avons innové dans le théâtre. Le théâtre, ce n’est pas une compétition. La concurrence qui existe entre nous artistes se passe sur scène. Et vraiment, le tigre n’a pas besoin de crier sa "tigritude", il saute sur sa proie et la dévore. Là, on saura vraiment que c’est un tigre. Boubacar s’est trompé en disant ces mots et je parie que si c’était à refaire, il ne le dirait pas. On doit dépasser toutes ces choses là...
Vous n’avez toujours pas dit ceux qui seront les invités du spectacle du 31 octobre...
Du côté des musiciens, il aura Pape Diouf, Wally Seck, Viviane Chidid, Aïda Samb, Dame Sène. Pour les lutteurs, il y aura Balla Gaye, Modou Lô, Eumeu Sène, Bombardier et pour les comédiens, nous avons retenu Per Bu Khar et Doyen, Arcots de Dakar, de la banlieue, de Thiès, sans oublier Serigne Ngagne.
Qu’est-ce que vous promettez au public ?
Cheikh Ndiaye : Ce sera 100% comédie. Et on lance un appel au président de la République. C’est notre ami et il nous demandait toujours, alors qu’il n’était pas encore Président, de produire beaucoup. Nous ferons tout pour qu’il vienne assister à la soirée. On lui a d’ailleurs adressé une correspondance. On a aussi écrit à la Première dame, et au ministre de la Culture. Mais jusqu’au moment où je vous parle, les lettres sont restées sans suite. Nous savons que le Président admire les artistes. Et nous voulons lui offrir à travers ce rendez au Grand Théâtre un créneau pour qu’il démontre son attachement à la culture. Il avait promis d’aider la culture s’il accédait à la Magistrature suprême. Nous lui demandons solennellement de venir assister à la rencontre. Car il est par excellence le protecteur des arts et des artistes.
Quel message adressez-vous au ministre de la Culture ?
Cheikh Ndiaye : Nous voulons lui dire que depuis sa création, la troupe Soleil Levant n’a jamais reçu de subvention. Et malgré notre contribution avérée pour l’avancée notoire du théâtre sénégalais. Avec tous les défis qu’on a eu à relever, je pense qu’on méritait franchement un message d’encouragement même si on ne nous remet pas de l’argent...
Saneex : Combien de films produit Ouagadougou par an ? Le président de la République Macky Sall a remis un milliard pour promouvoir le cinéma au Sénégal. Mais jusqu’à présent, on ne sait pas où est passé ce milliard de francs. Il n’y a presque pas de cinéma au Sénégal à part quelques productions de Soleil Levant ou de Daraay kocc, entres autres groupes. Et ces productions sont réalisées avec les moyens du bord. C’est avec nos salaires ou en vendant nos voitures que nous réussissons péniblement à réaliser ses productions. Cela aurait été meilleur si ce milliard était logé dans une banque pour financer les troupes ayant des projets. Nous, Soleil Levant, nous ne connaissons pas ce qu’est le ministère de la Culture. Ce qui est sûr, c’est que le ministère ne saurait prétendre promouvoir deux films par an à hauteur d’un milliard. Le théâtre sénégalais devait dépasser ce stade depuis des lustres. On a écrit des films, nous Soleil Levant, et personnes n’écrit mieux que nous au Sénégal. Mais ce qui se passe dans ce pays, c’est qu’il a du favoritisme.
Un mot de la fin...
Aziz : Je donne rendez-vous à tout le monde au Grand Théâtre. C’est un grand défi que nous comptons relever. Et on invite tout le monde. Au passage, on remercie l’administrateur du Grand Théâtre Keyssi Bousso. Car il a au moins cru en nous et nous a fait confiance. Venez nombreux et vous verrez ce qu’on réserve au public.
TROIS CADORS DE LA MUSIQUE D’AFRIQUE ET D’EUROPE METTENT LE FEU A L’INSTITUT FRANÇAIS
L’édition 2014 du Festival Only French a pris fin, vendredi soir, à l’Institut français Léopold.S.Senghor de Dakar (ex-Ccf). Les trois ténors qui étaient sur scène ont mis le feu.
La 2e édition du Festival Only French à Dakar a baissé ses rideaux vendredi soir dernier. Et c’est le théâtre de verdure Giles Obranger de l’Institut français LéopoldSédar Senghor de Dakar (ex-Ccf) qui était le réceptacle des trois artistes, des cadors de la musique d’Afrique et d’Europe, aux styles différents, pour gratifier d’un beau spectacle le public venu nombreux et à majorité constitué d'Européens. Le tout, dans un décor simple avec un jeu de lumière. Sa guitare en bandoulière, Jerem, a fait voyager le public, avec sa voix .
Apres 30 minutes de spectacle et plusieurs titres interprétés - chantés en choeur par le public - il a conquis son monde. Cela, avec notamment le titre «African discount», un mélange de sonorités d’Afrique et des Iles. Puis, ce fut autour de William Baldé.
Habillé en tee shirt blanc et d'un pantalon bouffant bleu, le Franco-guinéen enchaîne avec des sonorités de reggae, de musique classique française mais aussi du blues, rappelant un peu ses origines africaines. Cela en particulier avec la chanson «Rock Sen» chanté par Sting. Une chanson qui, d’après lui, rappelle quelque peu son parcours dans les métros. Le titre la «Boîte au photo», sous un air de salsa, a fait bouger le public, avec de belles notes de guitare et de percussion.
Il a conclu avec le titre «Pata Pata» qui a fait beaucoup bouger le public qui l’a repris en choeur.
En apothéose, c’est le roi du «Zikr», Carlou D qui a bouclé la boucle avec une belle prestation. Sous les notes de la kora de Noumoukounda, de la percussion de Bakane Seck, et de la guitare basse et solo, il entonne «Daouda Sané», avant d’enchaîner avec le «Xin» pour rendre hommage aux «Baye Fall». C’était tout simplement l’extase, avec des cris, des sifflets…
Après avoir mis de la chaleur et de l’ambiance, il revient sur des notes plus douces avec le titre «Dieureuf Modou». Pour terminer, il a chanté «Sen Regal» avec le public qui ne cessait d'en redemander
LE CENTRE DE CONFÉRENCE DE DIAMNIADIO A COÛTÉ 51,1 MILLIARDS DE FCFA
Le Centre international de Diamniadio a coûté 51,1 milliards de FCfa. D’après Yakham Mbaye, secrétaire d’Etat à la communication, 62% de cette somme, soit 31,8 milliards de FCfa, ont été financés par Eximbank Turquie et 19,3 milliards de FCfa par l’Etat du Sénégal, soit environ 38%.
Les travaux de ce centre, a expliqué le directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, a permis la création, lors de la construction, de 900 emplois directs et de 1.200 autres indirects. Cette infrastructure réalisée en 11 mois est bâtie sur une superficie de 50 ha dont une surface utile de 8 ha.
Elle est à 16,5 km de l’Aibd et de 25 à 30 mn de Dakar via l’autoroute à péage. On y accède par un échangeur.
Avec son imposant plan architectural de 20.000 m2 dont plus de 12.000 m2 en surface bâtie, construite au cœur du nouveau site de Diamniadio, cet ouvrage répond aux standards internationaux. Le centre dispose d’une centrale solaire de 2 MW.