Absent de la scène musicale depuis un certain temps, Alioune Mbaye Nder vient de mettre sur le marché un album produit par le label Prince Art. Et avant la tournée nationale et internationale qu’il prévoit, dans le cadre de la promotion de "mbegel rek", le leader du Setsima Group est revenu avec EnQuête sur la conception de cet opus de 6 titres. Pour ensuite parler de ses difficultés actuelles, ainsi que de ses rapports avec Macky Sall et Abdoulaye Wade.
Parlez-nous de votre nouvelle production.
C’est vrai que je viens de mettre sur le marché un nouvel album après être resté absent du marché du disque pendant 3 ans et demi. C’est pour moi une occasion de revisiter mon répertoire et de mettre quelques morceaux pour les mélomanes. Tout le monde sait l’importance que j’accorde à la qualité de la musique. On a voulu sortir 16 morceaux. Des problèmes sont survenus après un travail de 2 ans et, finalement, on s’est contenté de 6 titres. Musicalement, c’est fort. On a travaillé sur différentes sonorités et même repris une chanson de Michel Sardou (ndlr la maladie d’amour). On l’a retravaillée et on a vu que c’est l’apothéose. Ce n’était pas évident de reprendre un classique français qui a au moins 40 ans. On a bien travaillé et je pense que la reprise est réussie. J’ai eu des retours, par rapport à l’auteur même, à travers le net. Il a fait des déclarations qui me sont favorables. J’ai fait un titre en l’honneur de mon ami Petit Mbaye qui m’est très cher. J’ai également chanté Youssou Ndour. L’album parle dans un cadre général de l’amour.
Vous chantez beaucoup trop l’amour. Seriez-vous en panne d’inspiration ?
Oui, je le reconnais, je chante beaucoup l’amour. Il y a même des gens qui disent que quiconque veut maintenant chanter l’amour n’a qu’à aller voir Alioune Mbaye Nder. J’ai vécu avec ma mère. J’ai perdu mon père quand j’avais 7 ans. Je sais ce qu’est l’amour maternel et c’est ce qui fonde ma complicité avec les femmes. L’amour que j’éprouve pour ma mère se transfère facilement à toutes les femmes du monde. Je connais leurs souffrances, leurs passions, leurs amours, etc. Depuis "leneen", j’ai toujours défendu la femme. J’aime les femmes, je les adore.
Entre votre dernier album et celui-là, il y a eu l’émergence d’une nouvelle vague de chanteurs qui s’est imposée avec un style différent. Avez-vous pris en compte ces changements ?
Oui, j’avoue qu’il y a parmi ceux-ci des gens qui le font bien, en respectant les règles de cet art. Malheureusement, il y en a d’autres qui prennent la musique pour un jeu. Ils font du sabotage, selon moi. Sauf que cela ne va pas durer. Il est aujourd’hui temps que les acteurs culturels parlent de ce qui se passe. Aujourd’hui, la musique ne vend plus. Personne ne vit de son art actuellement. On est pratiquement dans la dèche, comme on dit. Et pourtant, on est de très bons chanteurs. On a fait beaucoup de choses dans ce monde surtout au Sénégal. On voit très rarement un chanteur qui vit de son art. Il y a des chanteurs qui sont à l’hôpital et qui n’ont même pas de quoi acheter leurs ordonnances. Il y a des gens pour qui on fait la quête. C’est difficile. Il faut une volonté politique culturelle pour changer les choses, sinon cela ne va pas marcher. Beaucoup d’artistes ont réussi, c’est vrai, mais il nous faut plus de rigueur dans ce que l’on fait. Les grands aussi n’ont pas le droit de laisser la musique comme çà. Ils doivent parler.
Seriez-vous dans la dèche ?
Je ne suis pas dans la dèche, parce que tout simplement j’ai de quoi nourrir ma famille. Je n’ai pas de comptes bancaires fournis, parfois même je roule en taxi. Mais pour moi, ce n’est pas un problème. Il y a un journaliste qui a écrit un jour : "de Hummer à taxi". Je me suis dit il s’est trompé ; il devait dire de "Hummer à taxi clando". Ce n’est vraiment pas une information ça. Rouler en Hummer ou en Mercédès, c’est du pareil au même pour moi. Une voiture, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité. Avoir un téléphone qui coûte 400 000 et un autre qui coûte 10 000 et qui te permet de recevoir des appels et d’en émettre, pour moi, c’est la même chose. Tant que Dieu me donne de quoi nourrir ma famille, de quoi payer le loyer et entretenir ma mère, je dis alhamdoulilah.
Est-ce que ce n’est pas le train de vie dispendieux que vous meniez qui vous a amené aujourd’hui à vous suffire du minimum ?
Non, je ne pense pas. C’est le public. Vous êtes journaliste, vous me parlez de la dèche, mais, en venant ici, vous avez rencontré dans la rue des gens qui vendent mon cd à 500 F. Pourtant, on a travaillé pendant 2 ans et demi sur ce produit-là. On le vend à 3000 F Cfa. Il y a une différence de 2500 F. Les gens sont dans leurs voitures, s’arrêtent naturellement pour acheter ces produits piratés sans pour autant sentir une once de culpabilité. Acheter ces produits, c’est comme acheter du chanvre indien. C’est honteux. Tu ne donnes pas le droit à l’artiste d’aller acheter du "gerté caaf" dans la rue. Tu ne lui pardonnes pas les sandales qu’il porte dans la rue et encore moins le fait qu’il puisse se déplacer en "ndiaga ndiaye". Vous-mêmes, journalistes, dès que l’artiste le fait, vous le mettez demain à la une pour le buzz. Et Dieu sait que rien qu’aller en studio coûte cher. On peut payer 250 000 la journée. Quand on doit le faire pendant un mois ou deux, c’est une fortune. Les panneaux publicitaires peuvent coûter jusqu’à 10 millions. Il y a les affiches murales. Les spots télé, n’en parlons pas. La RTS demande, pour un spot de 45 secondes, 380 000 F par passage. Imaginez 10 passages et quand on doit faire plusieurs télés. Cela fait en tout 30 à 40 millions. Après la sortie de l’album, on se retrouve avec moins de 2 millions. C’est difficile, même si on a derrière des personnes qui nous appuient, ce n’est pas gagné d’avance. Avant d’intégrer Prince arts, je faisais toutes ces dépenses suscitées et je n’ai pas comptabilisé ce qu’on paie aux musiciens. Après les gens se permettent d’acheter ton album à 500 F et si Alioune Mbaye Nder reste 2 ans sans sortir d’album, on dit qu’il est dans la dèche. Si c’est cela, oui, je suis dans la dèche. Je ne peux pas me permettre de sortir ou d’investir entre 30 à 40 millions dans la confection d’un album et les gens achètent après le cd à 500 F. C’est honteux même.
Est-ce le fait de n’avoir plus d’argent qui vous a amené à Prince arts ?
Non ce n’est pas cela. On travaille en collaboration. Prince arts est une structure qui est là pour les artistes. Moi, je suis bon, je pense. On a discuté pendant longtemps pour être ensemble et c’est finalement fait. Moi, j’ai besoin de travailler avec une structure. Je l’ai toujours dit. Je travaillais avec Africa de Mamadou Konté. Pendant ces 3 dernières années, je me cherchais. Je me suis trouvé à travers Prince arts. Je travaille avec des gens nobles et on se voue un respect mutuel. Un artiste doit avoir des gens à ses côtés.
Pendant les dernières élections locales, on vous a vu prester pour l’APR de Grand-Yoff...
(Il coupe) Non je ne suis pas un politicien. J’ai des amis sénégalais qui font de la politique.
Adama Faye en fait partie ?
Adama Faye est un jeune frère. C’est lui qui m’a présenté Macky Sall. J’ai de bons rapports avec le président de la République parce que c’est lui-même qui m’avait demandé de faire un titre pour Abdoulaye Wade, en 2007, pour sa campagne, parce qu’il était son directeur de campagne et Premier ministre. Quand Adama Faye fait quelque chose et me demande de passer pour faire un playback, je le fais. Et il m’a payé. Il m’a présenté quelqu’un avec qui j’ai eu de très bons rapports, Macky Sall ; et malgré tout cela, il m’a payé. Pourtant je pouvais le faire gratuitement parce que c’est Adama Faye. Je n’ai pas une carte de l’APR, ni du PDS. J’ai une carte du parti "Sénégal".
Vous voulez dire que vous n’avez jamais été wadiste ?
Non, non je n’ai jamais été wadiste, je vous le jure. Je ne suis pas non plus mackyste. Je suis "nderiste". Seulement, on ne peut pas être dans un coin et se dire qu’on est chanteur puis croiser ses bras. Il nous est permis d’avoir des amis politiciens.
Que répondez-vous alors à ceux qui disent que vous êtes une girouette politique ?
Ces gens qui disent cela sont fous. Je ne suis pas un politicien. Je suis musicien et je peux être avec tous les Présidents du monde. Le Président qui est là actuellement, je suis très à l’aise pour parler de lui. Et Macky Sall me connaît. Il en est de même avec Wade.
Vous avez connu Macky et Wade ; en tant que Présidents, quelle est la différence entre les deux ?
Vous savez, on est tous différents. Chacun d’eux a la volonté de faire de bonnes choses dans ce pays. Quand tu te bats pour être à la tête de ce pays, c’est pour le développer, je pense. Abdoulaye Wade, je lui souhaite la paix et une longue vie. A Macky, je souhaite une réussite totale.
On dit que Wade est plus généreux que son successeur. Qu’en pensez-vous ?
Non, Macky est aussi trop généreux. Lors de notre deuxième rencontre, alors qu’il était directeur de cabinet, il m’a aidé à faire une soirée "sargal Abdoulaye Wade". C’est quand Wade a eu le prix Hophouët Boigny. Beaucoup de musiciens étaient partis pour lui rendre hommage. Moi je n’ai pas pu. C’est en ce moment que j’ai connu Adama Faye par l’intermédiaire de son jeune frère Malick qui est un inconditionnel de Nder. Adama Faye m’a emmené voir Macky et je lui ai expliqué mon projet "sargal Abdoulaye Wade". Je lui ai dit que je n’avais pas d’argent pour payer la salle et autres. Il m’a demandé combien il me fallait je le lui ai dit et il a doublé la somme. Donc, c’est quelqu’un de généreux. Il m’a dit qu’il ne voulait pas que les gens sachent que c’est lui qui avait financé cet évènement. Avec cet argent, j’ai fait la chanson pour la campagne de Wade en 2007. Je n’ai pas fait une chanson pour louer Wade, mais plutôt pour parler de son bilan. Je suis un griot, donc je pouvais me permettre de chanter les louanges de Wade, mais je ne l’ai pas fait. Moi je ne chante une personne que par rapport à ses faits.
Si vous deviez chanter Macky...
(Il coupe) Non je ne peux pas encore consacrer de chanson à Macky Sall. Et je ne suis pas là que pour chanter les Présidents. Je n’ai osé chanter Wade qu’à la vue de ses réalisations. Il n’est pas exclu que je chante Macky un jour.
Idrissa Seck fait partie de vos amis politiciens, que pensez-vous de son "jëbelu" ?
Cela vraiment ne concerne que lui. C’est lui qui sait pourquoi il a fait cet acte d’allégeance. De toute façon, moi je suis un talibé Cheikh. Tout le monde le sait, mais j’ai beaucoup de respect pour Cheikh Sidy Makhtar ainsi que Cheikh Ahmadou Bamba. Cheikh Thioro Mbacké, le porte-parole de Cheikh Sidy Makhtar, est mon ami intime. Ils font énormément de choses pour moi. Moi je suis un talibé Cheikh et un talibé de Serigne Babacar Sy.
Que vous inspire la situation nationale actuelle ?
C’est difficile. Il y a trop de fronts. L’opposition se bat avec le pouvoir et le pouvoir également combat l’opposition. C’est normal, dira-t-on, mais chacun doit avoir de la considération pour l’autre.
SALAM DIALLO EXPLIQUE EBOLA MOUSSABA LA
ACCUSÉ DE PROFITER D’UNE SITUATION POUR AMUSER LA GALERIE
Un gros doute et des incompréhensions entouraient l’annonce de la nouvelle chanson et danse de l’artiste Salam Diallo sur la maladie ébola. Le mbalaxman est sorti hier de sa réserve pour éclairer la lanterne des fans et du large public. C’était lors d’un point de presse dans un restaurant de la place.
Ebola moussaba la. Cela signifie «Ebola est bien une calamité». Et c’est le titre du single que peaufine l’artiste Salam Diallo. Le texte de la chanson témoigne de l’engagement de l’artiste à contribuer à l’éradication de cette maladie. Les mots utilisés en disent long sur son intention.
«Ebola est une calamité, c’est certain. Il nous appartient de la terrasser. J’insiste et je signe, ébola est une calamité qui est souvent assimilée à un malheur», lit- on dans le texte de la chanson rendu public.
Pourtant, suite à l’annonce de cette nouvelle création artistique, il y a eu une série de réactions outrées découlant visiblement d’un malentendu. Beaucoup de personnes se sont en effet attaquées, sur les sites internet, à la star sous prétexte qu’il «minimise une pandémie en collant une danse à ébola».
Pour réagir, Salam Diallo a d’abord indiqué : «En ma qualité d’artiste et de musicien, j’ai voulu coller à l’air du temps, en sortant un morceau et une danse sur ce fléau. A mon humble avis, il s’agit surtout d’une invite à la prudence et à un plus grand respect des règles d’hygiène. Cette terrible maladie hémorragique ne peut pas faire l’objet d’un jeu ou être ignorée. J’ai pour seule ambition d’user de ma position de sentinelle pour tirer sur la sonnette d’alarme.»
Levant toutes ces équivoques et incompréhensions, l’artiste face aux journalistes présents au Café Icône des Almadies a insisté: «Je suis conscient de la dangerosité de cette maladie. C’est ce qui m’a poussé à faire une chanson là-dessus, car je n’ai que ma voix pour sensibiliser.» Salam Diallo explique d’ailleurs que dans les temps anciens et en de pareilles circonstances, «nos parents communiquaient à travers le sabar, mais ça n’a rien à voir avec des moqueries ou des ironies». «Non ! Loin de la», s’est-il exclamé pour démentir les rumeurs d’ironie et de moquerie étiquetées à sa chanson.
La danse ébola pour se prévenir
Il faut surtout noter que dès l’annonce de cette création musicale, beaucoup ont estimé que Salam était sans cœur et qu‘il profitait de la présence d’ébola au Sénégal pour «retomber dans ses délires».
Mais en lançant hier les couleurs de cette production dédiée à la prévention de cette maladie à fièvre hémorragique, le leader du tassou n’a pas manqué de révéler que «la chanson n’est même pas encore sortie».
«Je suis encore en studio pour la préparer et ce sera un duo avec les trois artistes sénégalaises les plus belles et au top actuellement... Ce sera un rythme tempo, pas trop rythmé pour être dans la peau de la gravité de cette maladie», a-t-il mentionné.
La chanson Ebola moussaba la sera accompagnée d’une danse dénommée ébola. En guise de démonstration, l’artiste a offert une chorégraphie levant ses mains en haut, les croisant, comme s’il se les lavait. C’est une manière de «transmettrela méthode préventive contre ébola», explique l’auteur de Goana.
Se disant conscient du fait que la musique est le vecteur le plus dynamique de sensibilisation, Salam Diallo affirme qu’une chanson préventive peut devenir une œuvre éternelle dans le temps, si elle atteint son objectif.
C’est dire que même s’il est tagué de «farceur, de blagueur et de show- man», l’artiste se défend d’être dans la peau d’un éveilleur de conscience qui doit accomplir sa mission. Il espère en tout cas que son tube atteindra les cibles et finira par marquer les cœurs et les esprits.
Nichée entre Korité et Tabaski, cette édition 2014 du Kankourang organisée par la collectivité mandingue de Mbour est partie pour battre des records d’affluence.
Une période idéale qui donne le tempo de vacances à inscrire sur les lignes blanches du livre d’or de la cité côtière. Discrètes et hautement mystiques, les sorties nocturnes du Kankourang, en semaine, n’intéressent que les puristes, les ritualistes et les initiés de premier ordre.
Des "juju", les chants mélancoliques des "kasak", comme des complaintes, s’échappent. Les tambours en sourdine accompagnent les petites voies des circoncis transis d’émotion. Parfois la mélodie et le rythme changent de ton, et de joyeux concerts égaillent les soirées estivales.
Un simple avant-goût, en prélude à la grande messe du week-end en point de mire. La température monte dès vendredi quand affluent des myriades de visiteurs. Les Mbourois accueillent, dans leurs concessions, amis et voisins qu’ils ont côtoyés dans leurs univers scolaires ou professionnels.
Les dames de la cité qui ont eu le toupet d’épouser des Sénégalais d’autres contrées désertent à l’amiable les maisons conjugales et retrouvent le bercail avec leurs progénitures. Autrement, impossible de les retenir, elles vous cherchent des noises et sont prêtes à mettre le divorce sur la table pour goûter aux délices carnavalesques du Kankourang.
Les jeunes filles snob et abonnées aux sulfureuses nuits dakaroises reprennent le visa pour la Petite Côte. Elles retrouvent un zeste d’originalité en regagnant, le temps des vacances, l’ambiance conviviale de familles qui ploient dans une promiscuité structurelle.
Le fastueux dîner du samedi est offert aux visiteurs au grand dam des poulets victimes d’un sacrifice béni par le "Kewoulo", au grand bonheur des gourmets. La veillée du samedi de septembre est sacrée. Les noctambules ignorent les chaudes boîtes de nuit et ingurgitent dans cette nuit blanche d’ambiance, du lait chaud à la menthe, concentré de fromage.
Le "mbourou", pain chaud et croustillant tartiné au beurre ou la "balbina", pain au lait, sucré et tendre, tiennent la dragée haute aux beignets et autres victuailles qui prolongent les retrouvailles dans la fraîcheur des terrasses ou aux devantures des maisons. Dans l’attente de la sortie du Kankourang, les connaisseurs prêtent l’oreille au tempo des tambours qui accompagnent les chants des initiés.
Le protecteur des circoncis passera à l’aube après quelques fausses alertes qui ont semé de belles confusions et des frayeurs : les croustillantes anecdotes de la présente saison qui alimenteront longtemps les conversations à venir. Au soleil levant, le Kankourang s’exhibe enfin avec son bataillon d’initiés.
Le fameux "jeumbo-jeumbo" du petit matin est, pour les puristes, le clou de la fête, le moment le plus exquis. Le tambour-major, comme inspiré par une muse, assène un rythme venu d’ailleurs, qui déchaîne littéralement la foule qui a triomphé de la nuit pour ce moment de jouissance. Une belle occasion de danser, de chanter et de se défouler à satiété avant de retrouver les couchettes pour un sommeil lourd qui se prolonge en grâce matinée.
Au réveil, le "mono" du dimanche, bouillie de mil version "fondé" est servi dans les calebasses. Une bonne dose vous dope pour une journée qui sera forcément mouvementée. "Mono" est aussi exquis que la viande du mouton de Tabaski ou le "ngalax" de Pâques. Que seraient devenus les Socés sans le "mono" qui rassasie à moindre coût ? A quand la prochaine récolte de mil dans une ferme de la collectivité mandingue ?
Dans l’après-midi, à "Bayal" Santessou ou à "Kogne" Dialma, l’ambiance carnavalesque est indescriptible. Les nuées de spectateurs disséminées en ville prouvent la popularité démentielle d’un mythe incomparable. Les styles vestimentaires et les performances chorégraphiques comblent une foule en quête perpétuelle de loisirs.
UNE PUBLICATION PHOTO-POÉSIE POUR RENDRE HOMMAGE À SENGHOR
Dans le cadre de la célébration du XVème sommet de la Francophonie prévue en novembre au Sénégal, des artistes ont décidé de rendre un vibrant hommage au président Léopold Sédar Senghor à travers la publication de photo-poésie et la parution des tomes 2 et 3, « Senghorama ».
A l’initiative de Pape Bâ, photographe et éditeur, une exposition de photo- poésie ainsi qu’une parution de deux tomes sur le président Léopold Sédar Senghor est prévue lors du XVème sommet de la Francophonie qui se tiendra en novembre au Sénégal.
Il s’agit, pour les initiateurs de cet événement, de se souvenir, à travers le projet « Senghorama », de l’enfant de Djilor, via une exposition de photos, de publication de livres et une soirée poétique et d’évocation.
Selon M. Bâ, des hommes de culture très réputés et des artistes sont actuellement à l’œuvre depuis plus d’un an pour répondre présents à cet appel. Au cours de cette soirée, l’occasion sera donnée aux artistes de s’exprimer dans leurs différentes disciplines.
« Ce sera, encore une fois, une heureuse occasion pour tous les hommes et femmes du monde francophone de partager avec le monde entier, pour ne pas dire la civilisation de l’universel, l’extraordinaire richesse de la langue que nous avons en partage », explique Pape Bâ.
De l’avis de ce dernier, ce programme événementiel permettra de développer des échanges artistiques et culturels entre les pays de l’espace francophone tout en promouvant la diversité culturelle qui la compose.
Il permettra aussi, a-t-il avancé, de « créer spécifiquement des opportunités de diffusion d’œuvres artistiques et littéraires qui nous permettront d’éditer le cahier du retour à la maison natale ». « In Memoriam », « Femme noire », ce sont respectivement les tomes 2 et 3 devant paraître. L’événement sera également une occasion pour rendre hommage au président Abdou Diouf et au président Macky Sall, hôte du sommet.
LE VOYAGE DE BODIEL
ROMAN D’ALIOUNE BADARA BèYE, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES ECRIVAINS DU SÉNÉGAL
Le lendemain matin, de très bonne heure, elle alla dire au revoir à son mari, le vieux Bakar, connu pour son calme légendaire. C’était la qualité des grands hommes. Après un dernier salut, elle s’engouffra dans la chambre de sa fille. Oulèye dormait encore quand elle la tapotait presque en pleurant :
- Binguel, Binguel !
La petite Oulèye sursauta et s’agrippa au cou de sa maman. Elle aimait beaucoup sa mère, d’un amour infini.
Tendrement, mais franchement Bodiel lui expliqua :
- Binguel, tu sais bien que je pars pour toi seulement, je vais consulter un vieux sage de mon village natal. J’en ai parlé à ton père très brièvement mais il ne faut surtout pas lui dire que c’est toi qui es malade, s’il plaît à Dieu, tu guériras bientôt. Puisse Allah entendre mes prières !
Elle embrassa longuement sa fille et sortit les yeux remplis de larmes.
Sa tristesse était infinie mais son courage énorme. Elle sentit que la lutte serait dure, mais la vie est ainsi faite puisqu’elle constitue un perpétuel combat, une lutte sans merci. Avec un grand effort, Oulèye fixa sa mère en pleurant :
- Maman, je jure de t’attendre et de garder le secret.
Elles s’étreignirent longuement, puis finalement Bodiel se détacha en s’adressant à sa fille :
- « Binguel, Inch Allah », nous nous retrouverons bientôt.
Sans coup férir, elle sortit de la chambre de sa fille et prit la calèche qui l’attendait. Elle n’avait rien perdu des reflexes bourgeois qu’elle avait depuis sa naissance et que son mariage avec le vieux Bakar ne lui avait pas fait perdre. Même reléguée au second rang depuis quelques temps, elle gardait néanmoins toujours sa personnalité et sa fierté d’alors.
Elle avait connu dans un passé encore récent la gloire et le succès, le bonheur et la tendresse. Maintenant qu’elle subissait les rigueurs de la généreuse loi des contraintes, elle se disait, croyante, que la vie est ainsi faite.
La gracieuse Bodiel n’avait comme escorte que deux esclaves et un garde du corps. Quel contraste avec la fameuse escorte de la fille de Dado, sa rivale. Mais Raki, c’était autre chose.
C’est une créature fabuleuse, qui ne pouvait être comparée à aucune autre fille. C’était une créature unique que les Dieux ont purifiée avant de l’autoriser à défier les forces de la nature. Les existences sans souffle du fond de leurs antres l’avaient façonnée avec leurs doigts divins. Raki était d’une autre planète.
Le voyage de Bodiel fut long et harassant, mais elle était décidée à soigner sa fille. Pour cela, elle ira jusqu’à la limite des possibilités, rien ne l’arrêtera.
Le soleil était au zénith quand l’escorte de Bodiel franchit les derniers remparts du Diéri, le Fouta « Tague » s’annonçait déjà par une fraîcheur passagère, un paysage verdoyant, une beauté certes disparate, mais combien attirante. La nature du Fouta était son principal atout.
Fanay Dièry était un village toucouleur historique et calme. C’était un beau village perdu au milieu des sites touristiques, situé à la frontière entre le Oualo et le Fouta et qui présentait les vertus pieuses et traditionnelles propres au toucouleur.
Une grande mosquée au milieu du village, une arène pour la lutte traditionnelle, une école coranique en pleine expansion, le tout complété par la bénédiction de l’arbre à palabres des anciens, rien ne manquait à ce village toucouleur, sa beauté était d’une simplicité rare complétée par un aspect exotique qui ne trompe guère.
Bodiel fût, dès son arrivée à Fanay, submergée de questions, mais elle resta avare en confidence. Vingt quatre heures de séjour lui rappelaient quelques agréables souvenirs.
Sa modestie avait fini par lui créer certains ennemis parmi les membres de sa famille, parmi les Torrodos de son village. Le sens humanitaire avait pris le dessus sur ses possibilités réelles, mais tout ceci ne faisait qu’accentuer les incompréhensions de ce peuple très attaché aux vertus traditionnelles.
Le souvenir des funérailles de sa grand- mère resta dans son esprit. C’était un jour de vendredi et les sages qui furent témoins de cette ultime cérémonie rejoignirent les imams dans leur recueillement. La mère de Bodiel élira domicile au paradis.
Elle en était convaincue, maintenant que cette jeune femme tant adorée n’était plus de ce monde. Bodiel avait perdu son père à l’âge de trois ans.
Elle garda vaguement le souvenir de ce père qu’elle n’a pas eu le temps de connaître encore moins d’aimer ; tant de souvenirs se confondaient dans son esprit, mais ne l’éloignaient guère du but de son voyage.
Bodiel était descendue chez sa tante Aïssatou, la petite sœur de sa mère. Ne voulant pas perdre de temps, elle avait dès les premiers entretiens, exposé le problème qui motivait sa visite dans sa globalité, en insistant bien sûr, sur le caractère confidentiel :
-Tante ! Lui dit-elle, ma visite doit te surprendre, car cela fait bientôt vingt ans que je n’ai pas foulé le sol de ce village. J’ai toujours gardé un souvenir mémorable de mon enfance. Jamais un seul instant, je n’ai pensé à vous oublier, seul mon devoir de femme dévouée à son ménage m’avait empêché de faire le déplacement, mais maintenant, je viens solliciter ton aide.
-Que puis-je faire pour toi ?répondit sa tante. Je sais que ton ménage ne marche pas très bien, mais ne t’en fais pas, tout ce qu’une main crée, peut être défait par une autre main. Cette loi humaine est impitoyable mais réelle et incontournable.
C’était une menace à peine voilée contre la mère de Raki, et Bodiel s’empressa de préciser :
-Une telle malédiction, ma tante, ne pouvait en effet être dirigée providen- tiellement par la main du Seigneur, mais par un génie du mal. Dado, non contente de me ravir l’amour du vieux Bakar, le prestige de Saré- Lamou, vient maintenant d’attirer les foudres de la malédiction sur ma fille.
- Oulèye ? Sursauta la tante Aïssatou.
- Oui ! Tante, la même qui m’apporta jadis la joie, le bonheur, le réconfort moral, la gaieté, l’ambiance familiale. Oui tante, c’est Oulèye que Dado a choisie pour atteindre mon cœur. Elle ne pouvait mieux choisir. C’est vrai que le bon Dieu ne fût pas très tendre avec ma fille.
C’est vrai aussi que depuis son jeune âge, elle grandissait sous l’ombre de Raki. Cependant, je pense que cette punition était suffisante, mais hélas, trois fois hélas, Dado est sans pitié, une femme sans cœur, dépourvue de tout sentiment humain.
Comment pouvait- elle haïr autant ma fille ? N’était-elle pas satisfaite de la manière dont le destin l’a favorisée ?
C’est une vipère, cette Dado ! Coupa tante Aïssatou. Mais qu’est ce qu’est ce qu’elle a donc, la petite ?
Un silence, puis Bodiel prit son courage à deux mains :
- Tante, ma fille est atteinte de la lèpre. Les premiers signes commencent déjà à se manifester et le temps ne joue pas à notre faveur.
- Ma fille, je crois qu’il faut faire vite, car c’est vrai, c’est une maladie qui n’attend point.
Tante Aïssatou pensive, se leva brusquement de sa natte et déclara, tout en fixant Bodiel :
Ma fille, il n’y a pas de temps à perdre, allons voir rapidement le vieux guérisseur Oumarou.
Elles sortirent ensemble d’un pas lourd et hésitant, traversèrent le village.
Arrivées en face d’une case perchée sur une masse de terre rouge, elles s’arrêtèrent un instant pour implorer la miséricorde divine, et finirent par frapper à la porte. Puis sans attendre, elles entrèrent à pas lents.
En face d’elles, était assis un vieil homme, le cou entouré d’un collier portant des cauris, la tête cernée d’un bandeau blanc sur lequel était fixée une plume d’oiseau.
Il porte des talismans qui croisaient sur son thorax, une ceinture de perles à la taille amincie, une mixture de peintures recouvrait son boubou sur lequel étaient gravés des signes indescriptibles désignant des animaux, des symboles etc.
Juste en face de ses jambes croisées il y’avait deux flacons contenant du lait caillé et où somnolaient d’innocentes petites bestioles.
LE VOYAGE DE BODIEL
ROMAN D’ALIOUNE BADARA BèYE, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES ECRIVAINS DU SÉNÉGAL
Le lendemain matin, de très bonne heure, elle alla dire au revoir à son mari, le vieux Bakar, connu pour son calme légendaire. C’était la qualité des grands hommes. Après un dernier salut, elle s’engouffra dans la chambre de sa fille. Oulèye dormait encore quand elle la tapotait presque en pleurant :
- Binguel, Binguel !
La petite Oulèye sursauta et s’agrippa au cou de sa maman. Elle aimait beaucoup sa mère, d’un amour infini.
Tendrement, mais franchement Bodiel lui expliqua :
- Binguel, tu sais bien que je pars pour toi seulement, je vais consulter un vieux sage de mon village natal. J’en ai parlé à ton père très brièvement mais il ne faut surtout pas lui dire que c’est toi qui es malade, s’il plaît à Dieu, tu guériras bientôt. Puisse Allah entendre mes prières !
Elle embrassa longuement sa fille et sortit les yeux remplis de larmes.
Sa tristesse était infinie mais son courage énorme. Elle sentit que la lutte serait dure, mais la vie est ainsi faite puisqu’elle constitue un perpétuel combat, une lutte sans merci. Avec un grand effort, Oulèye fixa sa mère en pleurant :
- Maman, je jure de t’attendre et de garder le secret.
Elles s’étreignirent longuement, puis finalement Bodiel se détacha en s’adressant à sa fille :
- « Binguel, Inch Allah », nous nous retrouverons bientôt.
Sans coup férir, elle sortit de la chambre de sa fille et prit la calèche qui l’attendait. Elle n’avait rien perdu des reflexes bourgeois qu’elle avait depuis sa naissance et que son mariage avec le vieux Bakar ne lui avait pas fait perdre. Même reléguée au second rang depuis quelques temps, elle gardait néanmoins toujours sa personnalité et sa fierté d’alors.
Elle avait connu dans un passé encore récent la gloire et le succès, le bonheur et la tendresse. Maintenant qu’elle subissait les rigueurs de la généreuse loi des contraintes, elle se disait, croyante, que la vie est ainsi faite.
La gracieuse Bodiel n’avait comme escorte que deux esclaves et un garde du corps. Quel contraste avec la fameuse escorte de la fille de Dado, sa rivale. Mais Raki, c’était autre chose.
C’est une créature fabuleuse, qui ne pouvait être comparée à aucune autre fille. C’était une créature unique que les Dieux ont purifiée avant de l’autoriser à défier les forces de la nature. Les existences sans souffle du fond de leurs antres l’avaient façonnée avec leurs doigts divins. Raki était d’une autre planète.
Le voyage de Bodiel fut long et harassant, mais elle était décidée à soigner sa fille. Pour cela, elle ira jusqu’à la limite des possibilités, rien ne l’arrêtera.
Le soleil était au zénith quand l’escorte de Bodiel franchit les derniers remparts du Diéri, le Fouta « Tague » s’annonçait déjà par une fraîcheur passagère, un paysage verdoyant, une beauté certes disparate, mais combien attirante. La nature du Fouta était son principal atout.
Fanay Dièry était un village toucouleur historique et calme. C’était un beau village perdu au milieu des sites touristiques, situé à la frontière entre le Oualo et le Fouta et qui présentait les vertus pieuses et traditionnelles propres au toucouleur.
Une grande mosquée au milieu du village, une arène pour la lutte traditionnelle, une école coranique en pleine expansion, le tout complété par la bénédiction de l’arbre à palabres des anciens, rien ne manquait à ce village toucouleur, sa beauté était d’une simplicité rare complétée par un aspect exotique qui ne trompe guère.
Bodiel fût, dès son arrivée à Fanay, submergée de questions, mais elle resta avare en confidence. Vingt quatre heures de séjour lui rappelaient quelques agréables souvenirs.
Sa modestie avait fini par lui créer certains ennemis parmi les membres de sa famille, parmi les Torrodos de son village. Le sens humanitaire avait pris le dessus sur ses possibilités réelles, mais tout ceci ne faisait qu’accentuer les incompréhensions de ce peuple très attaché aux vertus traditionnelles.
Le souvenir des funérailles de sa grand- mère resta dans son esprit. C’était un jour de vendredi et les sages qui furent témoins de cette ultime cérémonie rejoignirent les imams dans leur recueillement. La mère de Bodiel élira domicile au paradis.
Elle en était convaincue, maintenant que cette jeune femme tant adorée n’était plus de ce monde. Bodiel avait perdu son père à l’âge de trois ans.
Elle garda vaguement le souvenir de ce père qu’elle n’a pas eu le temps de connaître encore moins d’aimer ; tant de souvenirs se confondaient dans son esprit, mais ne l’éloignaient guère du but de son voyage.
Bodiel était descendue chez sa tante Aïssatou, la petite sœur de sa mère. Ne voulant pas perdre de temps, elle avait dès les premiers entretiens, exposé le problème qui motivait sa visite dans sa globalité, en insistant bien sûr, sur le caractère confidentiel :
-Tante ! Lui dit-elle, ma visite doit te surprendre, car cela fait bientôt vingt ans que je n’ai pas foulé le sol de ce village. J’ai toujours gardé un souvenir mémorable de mon enfance. Jamais un seul instant, je n’ai pensé à vous oublier, seul mon devoir de femme dévouée à son ménage m’avait empêché de faire le déplacement, mais maintenant, je viens solliciter ton aide.
-Que puis-je faire pour toi ?répondit sa tante. Je sais que ton ménage ne marche pas très bien, mais ne t’en fais pas, tout ce qu’une main crée, peut être défait par une autre main. Cette loi humaine est impitoyable mais réelle et incontournable.
C’était une menace à peine voilée contre la mère de Raki, et Bodiel s’empressa de préciser :
-Une telle malédiction, ma tante, ne pouvait en effet être dirigée providen- tiellement par la main du Seigneur, mais par un génie du mal. Dado, non contente de me ravir l’amour du vieux Bakar, le prestige de Saré- Lamou, vient maintenant d’attirer les foudres de la malédiction sur ma fille.
- Oulèye ? Sursauta la tante Aïssatou.
- Oui ! Tante, la même qui m’apporta jadis la joie, le bonheur, le réconfort moral, la gaieté, l’ambiance familiale. Oui tante, c’est Oulèye que Dado a choisie pour atteindre mon cœur. Elle ne pouvait mieux choisir. C’est vrai que le bon Dieu ne fût pas très tendre avec ma fille.
C’est vrai aussi que depuis son jeune âge, elle grandissait sous l’ombre de Raki. Cependant, je pense que cette punition était suffisante, mais hélas, trois fois hélas, Dado est sans pitié, une femme sans cœur, dépourvue de tout sentiment humain.
Comment pouvait- elle haïr autant ma fille ? N’était-elle pas satisfaite de la manière dont le destin l’a favorisée ?
C’est une vipère, cette Dado ! Coupa tante Aïssatou. Mais qu’est ce qu’est ce qu’elle a donc, la petite ?
Un silence, puis Bodiel prit son courage à deux mains :
- Tante, ma fille est atteinte de la lèpre. Les premiers signes commencent déjà à se manifester et le temps ne joue pas à notre faveur.
- Ma fille, je crois qu’il faut faire vite, car c’est vrai, c’est une maladie qui n’attend point.
Tante Aïssatou pensive, se leva brusquement de sa natte et déclara, tout en fixant Bodiel :
Ma fille, il n’y a pas de temps à perdre, allons voir rapidement le vieux guérisseur Oumarou.
Elles sortirent ensemble d’un pas lourd et hésitant, traversèrent le village.
Arrivées en face d’une case perchée sur une masse de terre rouge, elles s’arrêtèrent un instant pour implorer la miséricorde divine, et finirent par frapper à la porte. Puis sans attendre, elles entrèrent à pas lents.
En face d’elles, était assis un vieil homme, le cou entouré d’un collier portant des cauris, la tête cernée d’un bandeau blanc sur lequel était fixée une plume d’oiseau.
Il porte des talismans qui croisaient sur son thorax, une ceinture de perles à la taille amincie, une mixture de peintures recouvrait son boubou sur lequel étaient gravés des signes indescriptibles désignant des animaux, des symboles etc.
Juste en face de ses jambes croisées il y’avait deux flacons contenant du lait caillé et où somnolaient d’innocentes petites bestioles.
Alors que l'épidémie d'Ebola, la plus grave depuis l'identification de cette fièvre hémorragique en 1976, a fait 2.296 morts sur 4.293 cas, le Professeur Christian Bréchot, directeur général de l'Institut Pasteur estime que l'impact de cette épidémie ne sera connu "que dans trois mois."
MBAGNICK NDIAYE ET THIERNO SEYDOU SY AU SERVICE DES ACTEURS CULTURELS
ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE LE MINISTERE DE LA CULTURE ET LA BNDE
Le directeur général de la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE), Thierno Seydou Nourou Sy et le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye ont signé hier, mardi 9 septembre un partenariat pour l'accompagnement des projets culturels par les banques, au siège de l'institution bancaire.
Une séance de travail au siège de l’institution bancaire a été tenue par le ministre de la culture et de la communication M. Mbagnick Ndiaye et le directeur général de la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) en présence de Monsieur Amadou Kane, ancien ministre de l’Economie et des Finances, actuel Président du Conseil d’Administration de la BNDE. Ceci entre dans le cadre du renforcement du budget alloué aux acteurs culturels.
Des cadres du Ministère de la Culture et de la BNDE ainsi que des artistes et acteurs culturels non étatiques ont assisté à cette importante rencontre.
Le Ministre Mbagnick Ndiaye a annoncé que, « les acteurs culturels, du fait de la spécificité du secteur, sont souvent confrontés à des problèmes de financement de leurs activités. Il s’agit, à travers ce partenariat, de faire en sorte que les projets culturels soient portés par les banques ». Dans cette optique, le ministère de la culture et de la communication disposera prochainement d’un compte de garantie au niveau de la banque. Il a aussi rappelé l’importance pour les acteurs culturels de bénéficier d’un bon encadrement et d’un suivi régulier pour l’accès au financement.
Le Directeur général de la BNDE, Monsieur Thierno Seydou Nourou Sy a magnifié cette démarche du ministre. Pour lui, cet acte témoigne de l’engagement de l’Etat à faire prospérer le secteur de la culture. «La culture est un secteur générateur de richesses, ce qui est un aspect fondamental qui intéresse la politique de la banque dont l’objectif est de créer un environnement propice à la création de richesses ». Il montre, par ailleurs, la disponibilité de son institution à escorter le monde artistique et culturel en estimant qu’il faut aujourd’hui accorder une place de choix à la culture car, c’est une activité qui est souvent laissée en rade dans l’appui et le financement bancaire.
Le Président du Conseil d’administration, M. Amadou Kane, a indiqué que le financement de la culture fait partie du business-modèle de la BNDE.
Au terme de la réunion, les deux parties conviennent d’élaborer un plan d’actions opérationnel avec la définition des points fondamentaux afin d’assurer le suivi.
LE BONHEUR DE DADO
ROMAN D’ALIOUNE BADARA BèYE, PRéSIDENT DE L’ASSOCIATION DES ECRIVAINS DU SéNéGAL
Après cette fameuse nuit, la petite Oulèye ignorait toujours les causes réelles de sa maladie. Elle tomba dans la mélancolie la plus sinistre, les rêves s’acheminaient et se terminaient souvent par des cauchemars. Elle faisait voler en éclats tous les objets à la portée de sa main.
Dans son village natal, elle était devenue un instrument de honte et de désolation. Bodiel comprit rapidement l’état alarmant de sa fille, elle se demandait au fond d’elle-même, quel sort avait frappé sa fille ? Quel génie sourd pouvait s’acharner sur cette créature sans défense abandonnée au jeu du destin ? Bodiel comprit aussi que la vie était un éternel recommencement, un puits d’épreuves gorgé d’espoirs et de chagrins et que chaque matin un reflet d’illusion pouvait surgir des ténèbres pour briser un rêve, un espoir ou pour anéantir une idée, un idéal !
Elle se demandait pourquoi la créature humaine devait être en compétition avec la nature et souvent être vaincue par elle ?
Mais que pouvait faire un être si frêle devant le destin dont la force reste toujours fugace et imprévisible ?
Le destin dans toute sa splendeur venait de démontrer une nouvelle fois la puissance de ses bras, la rigueur de ses actions, l’injustice de certains de ses choix.
Cela Bodiel ne pouvait le comprendre. Elle ne pouvait pas comprendre que le destin frappe ses victimes avec la nonchalance des palmiers, qu’il te frappe avec une désinvolture sans équivoque et sans état d’âme.
Tout cela Bodiel ne pouvait l’accepter. Elle ne pouvait accepter la partialité du destin. Pourquoi tant d’injustice, tant de méchanceté contre sa fille ?
Toute sa mélancolie retombait sur un regain d’espoir, un défi qu’elle lançait au destin. Elle se disait au fond d’elle-même qu’il fallait se battre contre cette force invisible et fugace, qui n’a nul besoin de courage pour vaincre. Elle était résolue plus que jamais à combattre cette injustice.
Oui Bodiel était prête à déterrer les secrets des anciens, elle irait même plus loin, elle irait profaner le temple de Galaye pour guérir sa fille. Elle se disait au fond d’elle-même que la vie est un champ de bataille perpétuel et que chaque combattant tient par le bout de son fusil, le signe de la victoire ou de la défaite.
La nuit s’achevait lentement. Dès les premiers chants du coq, Bodiel était déjà debout et comme tout bon toucouleur, elle entreprit la première prière d’une journée qui s’annonce harassante.
De sa chambre elle entendit la respiration de sa fille, elle se leva brusquement et s’approcha du lit d’Oulèye.
La petite était haletante et toute en sueur. Elle délirait. Son rêve n’était que le reflet de son cœur endolori, un cœur partagé entre la souffrance et la résignation.
Même si Oulèye était très jeune, son esprit avait perdu de sa lucidité. Cependant elle pouvait comprendre que le sort ne l’a pas épargnée. Ce qu’elle ne comprenait pas c’est pourquoi justement elle ! Pourquoi le sort n’a pas choisi une autre, une vieille par exemple qui n’a plus rien à attendre de la vie?
Mais elle justement, elle qui n’a jamais bénéficié des générosités de la vie. En définitive, une créature née dans un jour sombre, née sous une mauvaise étoile.
Bodiel tapota doucement « Dédiou Binguel » « doucement ma fille », elle caressait les cheveux éparpillés le long de son cou étiré. Elle oublia vite les risques de contagion et embrassa fortement sa fille, elle commençait à pleurer.
Ses larmes refroidirent le visage pâle de sa fille qui se réveilla brusquement, en quelques secondes, elle comprit la tristesse et l’anxiété de sa mère. Elle tenta de s’écarter de sa mère, celle-ci dans un élan maternel la serra fortement dans un ultime sursaut, elles se serrèrent solidaires dans la douleur.
La petite Oulèye releva la tête et demanda à sa maman :
Maman suis-je vraiment malade ?
Non ma fille lui répondit-elle. Le guérisseur n’a pas encore terminé son diagnostic. Je vais consulter les anciens et le conseil des sages pour atténuer ton mal.
Elle disait ceci sans conviction tout en sachant qu’elle ne dévoilera jamais le secret de sa fille, elle ne pourra avouer à son village que sa fille était atteinte de la maladie de la honte.
Avec résignation la petite 0ulèye s’endormit à nouveau. La fatigue l’avait terrassée, sa conscience ne pouvait plus résister à cette longue épreuve.
Bodiel passa la journée à réfléchir, elle pensa à toutes les solutions, les idées se confondirent dans son esprit, une solution idéale devenait impossible.
Bodiel se demandait au fond d’elle- même quel mauvais sort avait-on lancé à sa fille ? Elle maudissait les succès de la fille de sa rivale, elle se demandait pourquoi le bon Dieu avait tout réservé à Raki. Pourquoi tant d’injustice, tant de cruauté ?
Elle n’arrivait pas à savoir, pourquoi. Pourtant, se disait-elle, elle a tout offert à son mari et Allah, pourquoi alors le sort l’a voulu ainsi ?
Tant de questions qui ne trouvèrent de réponses que dans la mélancolie, mais pas dans la résignation résolue. Bodiel entreprit les contacts nécessaires, mais en secret. Ainsi elle put trouver la demeure d’un féticheur d’une grande renommée du nom d’Oumarou, elle n’hésita plus.
Un soir, après la prière, elle se présenta devant le vieux Bakar :
- « Diom Galé », depuis notre union, tu n’as jamais levé la petite main sur moi, tu m’as aidée dans ma mission de femme, de maîtresse de maison. Certes nous avons parfois des divergences de vue, mais le but que nous cherchons est déjà tracé : le bonheur, la réussite, le respect de notre Seigneur.
- Où est-ce que tu veux en venir ? Coupa Bakar !
Dans son esprit le vieux Bakar pensait que sa femme s’apprêtait à demander la séparation. Il est évident que leurs rapports n’étaient pas du tout heureux et se détérioraient de jour en jour.
Mais le vieux Bakar, n’aimait pas le scandale. En dignitaire qui se respecte, Bakar aimait couver sa mélancolie, sa tristesse. Cette énigme qui l’abritait ne faisait qu’augmenter sa personnalité.
Bodiel reprit calmement :
- « Diom Galé » avec toi, je n’ai pas toujours connu la joie et le bonheur, mais j’ai quand même su apprécier la justesse de tes idées, la noblesse de tes sentiments, c’est pourquoi aujourd’hui je te demande quelque chose que je n’ai jamais sollicité depuis le jour où mes parents me confièrent à toi.
Le vieux Bakar s’énerva et intervint un peu durement :
- Mais parle, je t’écoute !
- je voulais une permission d’une semaine pour partir à Fanay Dierry, je suis un peu malade, et le retour aux sources s’impose pour ma santé.
- Mais qu’est-ce que tu as ? Demanda Bakar...
- je ne me sens pas bien ! Reprit
Bodiel. Pour la première fois elle mentait à son mari ! Mais comment avouer à son mari la maladie qui avait gagné le corps de sa fille?
Comment pouvait-elle avouer que sa fille était lépreuse ?
Elle pensa immédiatement aux conséquences de la maladie de sa fille. Les commères répandront la malédiction de sa fille à travers les faubourgs du Fouta, elle sera désignée du doigt comme étant la malédiction de Saré-Lamou. Après un instant d’égarement, Bakar reprit :
- Si tu ne te sens pas bien auprès de moi, cela voudrait-il dire que tu voudrais chercher le bonheur ailleurs ? C’est bien cela, hein ! Interrogea-t-il nerveusement.
- « Diom Galé » répondit Bodiel, je dois reprendre certaines pratiques propres à ma famille, après quoi je reviendrai sans attendre, cela ne devrait durer que quelques jours.
- Si c’est ainsi, tu peux partir, mais ne tarde pas, surtout informe-moi de l’évolution de ta maladie ! Acquiesça le vieux Bakar.
Passé cet élan émotionnel, Bodiel commença à ramasser ses bagages : des habits, des reliques, des talismans, quelques morceaux de viande salée et des biscuits pour lui servir de casse croûte.
Bodiel n’avait rien négligé, elle savait qu’elle allait « franchir un pas important dans sa vie, mais il fallait le faire, car le temps était contre elle. Son combat n’était pas sans espoir, mais la victoire était lointaine voire impossible.
En marge d’une conférence de presse donnée lundi, les membres du groupe Gelongal ont voulu avec EnQuête revenir sur leur parcours, qui n’a pas été de tout repos.
Papis, Moussa et Bathie Mballo sont tous frères. Ils ont fait leurs études à Dakar et n’allaient à Kolda que pour les grandes vacances. Ces jeunes, de leurs débuts à ce jour, ont toujours réclamé leur appartenance à Kolda. A juste titre. Cette ville leur a tout donné sur le plan artistique.
C’est en 1990 que la fratrie a commencé à flirter avec la musique, notamment le hip-hop. Ils s’illustrent ensuite dans le bboying. "Gelongal et Kolda, c’est une longue histoire. Ces jeunes sont aimés et adulés par la population de cette région depuis leur adolescence quand ils mettaient le feu dans les furëls en mimant les pas de danse de Michael Jackson", rapporte un Koldois qui connaît bien le groupe et qui a requis l’anonymat.
Papis et ses frères iront jusqu’à représenter leur localité à la plus grande émission de loisirs : oscars des vacances. Ils y font leurs premiers pas sur le plan national. Ensuite, sort le premier opus du groupe, "ngiyène Kolda". Un tube qui ne leur permet pas de sortir de l’anonymat.
Même si Gelongal est l’un des premiers groupes sénégalais à avoir osé mixer des sonorités hip-hop avec des rythmes ethniques du fin fond du Sénégal. "Kolda est une région où les sonorités se bousculent. Et nous, on fait de la musique suivant ce que nous sommes", a dit Bathie.
Il est le cadet du crew mais est comme le porte-parole. C’est lui qu’on voit s’exprimer à chaque sortie du trio. "C’est peut-être une manière pour mes frères de me responsabiliser. Ils me laissent parler", dit le "petit curieux" du groupe. Papis, l’aîné, est le plus effacé. On ne le voit presque que sur scène.
Cependant, il est dépeint par Bathie comme "un militaire" pour parler de sa rigueur dans le travail. Moussa le benjamin lui, semble être le fashionista du groupe. Belle allure et joli minois, il est également décrit comme le "taquin" de la famille Mballo.
Au-delà de leurs différences s’agissant de leurs traits de caractère, les membres de Gelongal exercent chacun un métier différent de celui de musicien. Papis est un technicien en mécanique générale. Bathie s’illustre dans l’infographie et Moussa est un talentueux artiste peintre qui a eu à accrocher ses tableaux un peu partout à travers le monde.
Leader du hip-hop Sud
La diversité de professions de ces frères est peut-être leur fort dans la conception de vidéos. Car si aujourd’hui les Mballo ont acquis une certaine notoriété, ils ne le doivent pas qu’à leur musique. Même s’ils peuvent se targuer d’être l’un des premiers crews à avoir rapé dans une langue autre que le wolof. Cela ne les a pas pour autant aidés. Ils ont été avant-gardistes en ces temps-là où le hip-hop était une musique assez sectaire avec une connotation fortement américaine.
En 2001, le public dakarois commence à les connaître et les reconnaître à travers leur deuxième album intitulé "Casa rap". Gelongal est leader du hip-hop sud mais cherchait encore son chemin dans les sphères dakaroises. Des singles comme "poul debo" ou encore "diombadio" viennent fortifier la bonne impression laissée par "casa rap".
Un rap avec "un filtre koldois" est proposé et nous change de ce qu’on entendait jusque-là. Même si selon Bathie, "Gelongal n’est pas venu pour s’imposer", il y est arrivé. Cependant, les frères Mballo sont propulsés aux devants de la scène par la vidéographie.
En effet, depuis quelques années, Gelongal fait ce qu’il y a de mieux en matière de réalisation vidéo au Sénégal. Ce qui lui a valu d’ailleurs deux consécrations. Un award reçu à New-York pour le meilleur réalisateur africain ainsi qu’une distinction de la même appellation obtenue il y a un an à Abidjan.
Pourtant les trois frères ne sont pas devenus vidéastes du jour au lendemain. "On a appris ce métier à Paris et on a voulu bien faire les choses en cherchant du matériel haute définition", renseigne Bathie dont les talents d’infographiste et l’œil artistique de Moussa ont donné une certaine originalité aux vidéos de Gelongal.
Vidéographie
Les couleurs concordent et sont souvent attirantes. Les images sont nickel et belles à voir. Le téléspectateur sent du vrai professionnalisme derrière la caméra. Et Gelongal a travaillé avec une bonne palette d’artistes sénégalais et africains allant de Youssou Ndour à Fodé Barro ou Hakim en passant par Coumba Gawlo Seck, Viviane Chidid ainsi que Idrissa Diop. Cette short liste est loin de représenter les 400 vidéos réalisées par cette structure.
Le succès fou de Gelongal et le respect acquis auprès du public ne leur font pas oublier leur région d’origine. Ils ont, une fois encore, dans leur dernier album "silabaa" ("le chemin des braves", sorti le 31 août passé), rendu hommage à Kolda à travers le titre kolidado.
Un hymne à la paix dédié à la région sud. D’après la légende, "Kolidado est le nom traditionnel de Kolda. Car la région a été fondée par un dénommé Koli qui s’y est installé avec sa femme Dado en premier. D’où le nom Kolidado. Et c’est le colon qui l’a changé en Kolda", a fait savoir un Koldois qui a requis l’anonymat.
Cette chanson n’est pas le seul élément démontrant, si besoin en était encore, de l’attachement des Mballo à leur terroir. "Silabaa" est une véritable ballade musicale dans les rythmes du sud du pays. D’ailleurs, le titre "nterro" rappelle profondément la musique des "Touré Kunda".
"On est fier d’entendre cela. Nous tous venons de la même région. Cela montre qu’on a reçu les mêmes influences. Ce qui serait dommage, c’est qu’on dise que notre musique rappelle celle de Jay Z", a déclaré le cadet de la fratrie. "C’est le hip-hop qui nous a inspiré. La musique n’a de valeur que lorsqu’elle est évolutive", a renchéri Papis.
Aujourd’hui, Gelongal est entre la musique et la vidéographie qui semble de plus en plus prendre le dessus sur l’avenir de ses jeunes. Car même s’ils viennent de mettre sur le marché leur troisième album qui est de 8 titres, ils comptent mettre en stand by la promotion de "silabaa" afin de se concentrer sur la réalisation de la troisième saison de la série "un café avec".
Ce qui signe l’entrée nationale de Gelongal dans le monde du cinéma. "On savait comment faire cela. Mais on n’avait pas le matériel adéquat pour un tournage de film et on n’a pas voulu faire dans le colmatage comme le font certains."
Gelongal est un groupe perfectionniste et cherche toujours à donner le meilleur à son public. De retour d’un voyage sur New-York, les caméras du crew ont été volées à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. Ne voulant pas faire dans l’amateurisme, ils sont restés un an sans travailler. "C’est Aziz Samb qui a hypothéqué sa maison pour nous donner de l’argent afin qu’on puisse acheter à nouveau du matériel et reprendre le travail", s’est souvenu Bathie.